Publié le 27 octobre 2023
Un paradis devenu enfer. L'ouragan Otis a dévasté la station balnéaire d’Acapulco, dans le sud-ouest du Mexique, mercredi 25 octobre. Au moins 27 personnes ont trouvé la mort, selon un premier bilan annoncé par les autorités. Dans ce haut-lieu du tourisme balnéaire, nouvelle victime du changement climatique, 80% des hôtels ont été détruits. 

Immeubles soufflés, palmiers arrachés, rues inondées… La cité balnéaire d’Acapulco, au Mexique, se retrouve complètement défigurée après le passage de l’ouragan Otis, dans la nuit du 24 au 25 octobre. L’ouragan de force 5 – la plus haute catégorie sur l’échelle de Saffir – avec des rafales de vent allant jusqu’à 315 km/h, a fait au moins 27 morts et 4 disparus, selon un premier bilan.


Lors du passage de la tempête, la ville accueillait la Convention minière internationale, et les hôtels affichaient complet. De nombreuses infrastructures et routes restaient encore impraticables plus de 48 heures après. 

Un coup dur pour le tourisme, poumon économique de la région


"Dans tout Acapulco, il n’y a plus un poteau électrique debout", a déclaré le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador, lors d’une conférence de presse jeudi 26 octobre. Sur place, le chef de l’État a assuré mettre tout en œuvre pour rouvrir les voies d’accès à la ville. "L’armée apporte des machines, des équipements de communication et de transport, et nous allons tenter de rouvrir l’autoroute du Soleil (entre Mexico et Acapulco, ndlr) le plus rapidement possible", a-t-il promis. Un convoi d’aide humanitaire a été envoyé.
Toutes les infrastructures touristiques ont également été touchées, et près de 80% des hôtels ont été détruits. "Les 20 000 chambres d’hôtel d’Acapulco sont inopérantes, et pour longtemps", a témoigné Jorge Laurel Gonzalez, président de l’Association des hôtels et entreprises touristiques de la ville, dans les colonnes du journal mexicain El Universal. Un pont aérien a été mis en place entre l’aéroport international d’Acapulco et la ville de Mexico afin d’évacuer les touristes restés coincés.


Première station balnéaire du Mexique, juste devant Cancun, Acapulco accueille plus de quatre millions de touristes chaque année, dont près de 80 % d’étrangers. Mais devant l’ampleur de la catastrophe, la "perle du Pacifique" mettra probablement plusieurs mois, voire des années, pour se redresser.

Un ouragan sous-estimé


Ce n’est pourtant pas la première fois qu’Acapulco est frappé de plein fouet par un ouragan. En 1997, l’ouragan Paulina avait causé la mort de 200 personnes et engendré des millions de dollars de dégâts. C’est néanmoins la première fois qu’un ouragan de catégorie 5 frappe directement la ville côtière. En général, lorsqu’ils arrivent à proximité des terres, ces derniers perdent en intensité.
Et Otis a largement été sous-estimé par les autorités, passant en l’espace de 12 heures d’une tempête tropicale à un ouragan de catégorie 5. Son accélération spectaculaire a été, selon les scientifiques, rendue possible par l’effet combiné du phénomène El Niño et du réchauffement des océans, conséquence directe du changement climatique. Selon une étude publiée dans la revue Nature, l’intensification rapide des tempêtes est devenue courante dans un monde qui se réchauffe.
Selon les experts du Giec, la proportion de cyclones particulièrement intenses – de catégorie 4 et 5 – devrait ainsi augmenter de 10% par rapport à l’ère pré-industrielle, avec un réchauffement limité à +1,5°C. Au Mexique, la saison des ouragans n’est pas encore terminée, laissant craindre la formation d’un autre ouragan meurtrier.
Blandine Garot

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