Publié le 14 février 2019
ENVIRONNEMENT
Les jeunes Français rejoignent le mouvement mondial de grève pour le climat
Rendez-vous ce vendredi 15 février devant le ministère de la Transition écologique à Paris pour le début de la grève pour le climat. Ce mouvement mondial lancé par la jeune Suédoise Greta Thunberg arrive en France. Une première mobilisation a eu lieu la semaine dernière à Nantes. Le mouvement se structure aux quatre coins de l'Hexagone afin d'être prêt pour la grande journée de grève mondiale du 15 mars prochain.

@Attac44
Ça y est ! Les jeunes Français se mobilisent et rejoignent le mouvement mondial de grève pour le climat, débuté en août dernier par la Suédoise Greta Thunberg et baptisé "Fridays for Future". Depuis plusieurs mois, des milliers de jeunes ont choisi de faire l’école buissonnière tous les vendredis aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse, en Belgique et en Amérique du Nord pour inciter leurs élus à prendre des mesures concrètes pour lutter contre le changement climatique. La France faisait figure de grande absente.
"La mobilisation des Gilets jaunes nous a certainement un peu freiné mais en voyant tout ce qu’il se passait ailleurs, on s’est sentis obligés de nous y mettre nous aussi", raconte Virgile Mouquet, un lycéen bordelais de 17 ans. Alors qu’il doit passer le bac à la fin de l’année, il a décidé de sécher les cours tous les vendredis et a rejoint Youth for Climate France, une plateforme qui coordonne toutes les actions françaises.
"C’est sûr que ce n’est pas évident, admet le jeune homme, soutenu par ses parents. Mais on nous met la pression pour étudier, pour choisir une voie et pour trouver du travail alors qu’on ne sait pas dans quel monde on va vivre et que notre avenir est bancal. L’urgence aujourd’hui est de nous battre pour défendre cet avenir, et ce dès maintenant. Ça ne peut pas attendre. Il faut qu’on soit les plus nombreux possibles pour pousser les politiques à agir."
Zéro degré ou zéro pointé
Une première mobilisation a réuni 150 jeunes à Nantes vendredi 8 février. Et plus de 300 étudiants franciliens, réunis en assemblée générale la semaine dernière, ont décidé de faire grève tous les vendredis à compter du 15 février. Ce vendredi, ils se sont donné rendez-vous à 14h00 devant le ministère de la Transition écologique pour que "cesse l'inaction politique face au dérèglement climatique".
"Tous ces mouvements montrent l’urgence d’une transformation globale où questions sociale et écologique fusionnent pour devenir le projet du XXIe siècle : celui d’un mode de vie et d’un modèle de société viables à terme, incompatibles à tous les niveaux avec le capitalisme, qui ne sera jamais vert", écrivent ces étudiants dans le Manifeste de la jeunesse pour le climat.
Chaque semaine, ils vont présenter un ultimatum "zéro degré ou zéro pointé" au gouvernement sous la forme d'une revendication. S'ils ne sont pas entendus, ils mèneront le vendredi suivant une action de désobéissance civile. Leçon numéro 1 : la déclaration d’état d’urgence écologique et sociale afin de débloquer un plan interministériel pour s’engager dans la voie d’une réduction annuelle de 4 % d’émissions de gaz à effet de serre et s’aligner ainsi sur l’Accord de Paris.
Ailleurs en France, le mouvement se structure lui aussi pour être prêt pour la grande journée de grève mondiale prévue le 15 mars. D’ores et déjà, 44 villes ont prévu une action ce jour-là. En attendant, la jeune Greta Thunberg viendra à Paris le 22 février pour soutenir les grévistes français, avec un événement envisagé place de la République. De quoi mettre les troupes en ordre de bataille.
Concepcion Alvarez, @conce1