Publié le 21 août 2018
ENVIRONNEMENT
Les canicules marines ont doublé en 35 ans et c’est un désastre
Une température de l'eau frôlant les 27°C à Nice, c'est agréable pour les baigneurs mais ce n'est pas une bonne nouvelle pour la planète. Conséquence du changement climatique, les mers se réchauffent et les poissons meurent. Avec eux c'est tout l'écosystème marin qui est menacé.

Juanmoro
Si les frileux sont soulagés, les espèces aquatiques, beaucoup moins. Sur les côtes françaises, des records de température de la mer ont été atteints cette année. On observe en ce moment + 3,5 °C à Nice, avec une température de l’eau atteignant les 27 °C, + 1,7 °C à Montpellier, + 1 °C à Honfleur… Et le phénomène est généralisé. Selon une étude de l’université de Berne, publiée dans la revue Nature, le nombre de canicules marines a doublé en 35 ans.
Des évènements extrêmes liés aux activités humaines
"Pour la première fois", l'étude montre que "ce changement est très probablement lié au réchauffement climatique" provoqué par l'homme, explique l'auteur principal, Thomas Frölicher, de l'Institut de physique de l'université de Berne, à l'AFP.
"Si la température moyenne mondiale augmente jusqu'à un niveau de réchauffement de 1,5 °C - l'objectif de température convenu par l’Accord de Paris - on peut s'attendre à une multiplication par 16 des jours pendant lesquels des vagues de chaleur marines se produisent", écrivent les chercheurs. Si les températures s’élèvent de 3,5 °C, il faudra multiplier par 41 le nombre de canicules marines.
Cela entraîne une surmortalité de certaines espèces
Or les océans "réagissent avec beaucoup plus de sensibilité" aux canicules en raison "d’une variabilité de la température beaucoup plus faible dans l’eau que dans l’atmosphère", explique Erick Fischer, climatologue à l’ETH Zurich.
Ces évènements extrêmes ont donc des conséquences très néfastes sur l’environnement. Les coraux de la grande barrière de corail australienne y sont très sensibles. En étant exposés longtemps à la chaleur, ils libèrent "les minuscules algues colorées qui vivent dans leurs tissus, laissant derrières elles le squelette blanc".
Outre les coraux, les canicules marines font fondre plus facilement les glaciers. Et "lorsque la température augmente, l’eau change de densité et les échanges entre les eaux de surface et de profondeur se font moins facilement, cela perturbe la vie marine et crée une surmortalité de certaines espèces", explique au Parisien, Thierry Pérez, directeur de recherche CNRS à l'Institut méditerranéen de biodiversité et d'écologie marine et continentale.
Des conséquences qui auront également des répercussions économiques, notamment sur la pêche et le tourisme.
Marina Fabre @fabre_marina