Publié le 17 septembre 2020
Des scientifiques viennent de constater qu'une gigantesque masse de glace, équivalente à la surface de Paris, s'est détachée du plus grand glacier de l'Arctique. Ils expliquent ce phénomène par des étés de plus en plus chauds et une hausse des températures moyennes liées au changement climatique. Or, plus les glaciers fondent, plus le niveau des mers et océans augmentent. 

C’est une immense masse de glace de 113 kilomètres carrés, soit l’équivalent de la surface de Paris, qui vient de se détacher du plus grand glacier existant encore dans l’Arctique. La fracture en plusieurs morceaux du glacier 79 N a été découverte par Geus, l’institut danois de surveillance géologique. 
"Nous devrions être très préoccupés par ce qui semble être une désintégration progressive sur la plus grande plate-forme de glace de l’Arctique, car en amont, c’est le seul grand ruisseau de glace du Groenland, drainant 16 % du réservoir de glace intérieur", explique le professeur Jason Box de Geus. 


Accélération de la fonte 
Pour les scientifiques cette situation est la conséquence directe du réchauffement climatique et des températures de plus en plus élevées au Groenland. Depuis 1999, la calotte de glace du glacier 79 N a perdu 160 kilomètres carrés, soit une superficie presque deux fois plus importante que celle de l’île de Manhattan.
"En utilisant près de 30 ans de données satellitaires, nous constatons une accélération de l’écoulement des glaciers au cours de la dernière décennie. La question n’est pas seulement la désintégration actuelle, mais nous mesurons l’accélération à 80 kilomètres en amont où la glace commence à flotter, indiquant un changement à grande échelle de cet immense glacier", explique Anne Solgaar, chercheuse à l’institut danois de surveillance géologique. 
La calotte glaciaire devrait disparaître
Et ces deux dernières années, ce phénomène s’est accéléré en raison d’étés particulièrement chauds. Dans la région, les températures ont augmenté d’environ 3°C depuis 1980 et se sont établies à des niveaux records en 2019 et 2020. Et toute la région est concernée. Une étude publiée en août dans la revue Nature estime que la fonte des glaciers groenlandais s’accélère, à l’instar du glacier Zacharie qui, depuis les années 2002, a perdu cinq milliards de tonnes de glace par an. 
Pire, les chercheurs ont établi que la calotte glaciaire devrait disparaître de manière définitive dans les prochaines années, et ce même si les émissions de gaz à effet de serre disparaissaient dès maintenant. "Les chutes de neige qui reconstituent la calotte glaciaire du Groenland chaque année ne peuvent plus contrebalancer la glace qui s’écoule des glaciers vers l’océan", indiquaient les auteurs. 
Les conséquences de la fonte de cette glace qui recouvre près de 85 % de l’île grande comme quatre fois la France sont dramatiques. Or, pour la première fois, les experts de 13 pays ont réalisé de nouvelles projections quant à la fonte des glaces. Ils estiment que la calotte glaciaire antarctique pourrait contribuer jusqu’à 30 centimètres à la hausse du niveau marin d’ici la fin du siècle.
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP

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