Publié le 21 février 2022
ENVIRONNEMENT
Le "Grand défi" des entreprises pour la planète, une initiative "tremplin" pour accélérer la transformation durable
Si le projet du "Grand défi" a fait ses premiers pas dans l’ombre de la Convention des Entreprises pour le climat, ces deux initiatives citoyennes aux démarches comparables "sont complémentaires" assure Virginie Raisson, co-fondatrice du mouvement. Avec Jérôme Cohen, président et fondateur d’Engage, la présidente du Giec des Pays de la Loire a officiellement lancé cette "innovation démocratique au service de la transition du monde économique". Le projet vise à faire émerger 100 propositions concrètes et applicables par toutes les entreprises pour transformer l'économie et atteindre les objectifs climatiques de la France.

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"Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin". Ce proverbe pourrait être la devise du "Grand défi des entreprises pour la planète". Cette aventure collective veut "aider ceux qui feront l’économie de demain à se saisir des enjeux climatiques et de biodiversité", s’enthousiasme Virginie Raisson, prospectiviste à la tête du Laboratoire d’études prospectives et d’analyses cartographiques (LÉPAC) et cofondatrice du mouvement. Pour atteindre cet objectif, les organisateurs vont tirer au sort 150 entreprises et les faire réfléchir ensemble aux moyens de lutter contre la crise environnementale. "Le tirage au sort a commencé et une vingtaine d’entreprises a déjà immédiatement accepté de relever le défi", se réjouit Jérôme Cohen.
Comme la Convention des Entreprises pour le climat, l’objectif est de réunir une grande diversité d’entreprises tant au niveau de leurs tailles, secteurs, statuts ou encore des régions… "pour représenter au mieux le tissu économique du pays", indique le tandem qui porte le projet. Après ce premier tirage au sort, un deuxième sera organisé pour savoir si les sociétés seront représentées par un dirigeant, un salarié ou un actionnaire. De fait, l’assemblée des 150 sera constituée de dirigeants, salariés et d'actionnaires. "Cette diversité d’acteurs offre plus de chance d’aboutir à des propositions réalistes et applicables", indique Jérôme Cohen. Ensuite, des commissions se réuniront pour finalement formuler une centaine de propositions d’actions.
"Faire converger toutes les initiatives"
À terme, "l’objectif est de mettre à disposition des sociétés une boite à outil composée d’un corpus de propositions directement applicables", indique Virginie Raisson. Si elle reconnait que la prise de conscience des entreprises sur les enjeux climatiques est réelle, toutes n’ont pas pour autant engagé de transformations concrètes. L’enjeu du Grand défi est ainsi de donner des clés à un maximum d’entreprises, et notamment les plus petites, pour les aider à passer à l’acte.
Pour cela, le Grand défi mobilisera sa vaste communauté composée de personnalités, de réseaux d’entreprises, d’associations, de syndicats comme la CFDT, d’institutions comme l’Agence de la transition écologique (Ademe) mais aussi de professionnels bénévoles et de citoyens. Ainsi, C3D, CJD, Epe, ORSE, Finance For Tomorrow, French Impact, Comité 21, B Corp, La Fresque du Climat, Time for The Planet, Alumni for the Planet ou encore Pour un réveil écologique figurent au rang des partenaires. De grandes entreprises accompagnent également l’initiative comme Enedis qui a promis d’impliquer ses 6000 salariés tout comme Eiffage. "On associe aussi les territoires, certains sont très actifs, comme Nantes ou l’Occitanie", ajoute Jérôme Cohen.
Les organisateurs ne comptent pas sensibiliser les candidats à la présidentielle, d'autant que le processus ne sera pas achevé à temps. En revanche, "une fois que le gouvernement sera formé et les parlementaires élus, nous leur soumettrons les propositions", indique Jérôme Cohen. Mais l’objectif est avant tout de mobiliser la société civile autour de ces enjeux. "Notre but est de faire converger toutes les initiatives, que ce soit les propositions qui émaneront de la Convention des entreprises pour le climat, celles du Plan de Transformation de l’Economie Française du Shift Project ou encore de Impact France et d’autres. On veut être un tremplin pour les idées et l'accélération de la transformation", indique encore Virginie Raisson. Une convergence des idées avant celle des luttes, à moins que l'urgence de la crise environnementale n'impose son calendrier.
Mathilde Golla @Mathgolla