"OK Boomer marque la fin des relations amicales entre génération". Voilà comment le New York Times qualifie cette expression venue des États-Unis et qui a provoqué un buzz sur les réseaux sociaux. À l’origine de cette popularisation, la députée écologiste néozélandaise de 25 ans Chlöe Swarbrick. Dans un discours sur le changement climatique, elle déclarait le 4 novembre.
"En 2050, j’aurai 56 ans. Pourtant, en ce moment, dans cette Assemblée, la moyenne d’âge est de 49 ans", déclarait-elle avant d’être interrompu par un collègue qui, selon The Washington Post, se moquait de son âge. Elle l’a donc tancé d’un "OK Boomer" pour le faire taire, avant de poursuivre son discours. Cela pourrait-être traduit par "Cause toujours vieux", boomer faisant référence à la génération des baby-boomers nés entre 1945 et 1965 environ.
Cette expression cristallise le ressentiment des jeunes envers les personnes d’une autre génération qui peuvent parfois se montrer condescendantes face aux angoisses liées au changement climatique des plus jeunes. On a ainsi vu nombre d’hommes politiques dire à Greta Thunberg, la jeune activiste suédoise qui a entamé une grève scolaire, de "retourner à l’école".
Les jeunes dénoncent la condescendance des "boomers"
"Nous grandissons et nous arrivons à l’âge adulte, et nous réalisons que les générations précédentes ont décidé de foutre en l’air notre planète, de créer des guerres sans fin et de gâcher notre économie", a déclaré sur Instagram Live la députée américaine Alexandria Ocasio-Cortez. "OK Boomer" dénonce la responsabilité des générations précédentes sur le dérèglement climatique. Mais, en réalité, cette formule reflète un sentiment plus global. "Ça veut dire : on ne va pas donner plus d’explications, car on sait que les baby-boomers n’écoutent pas nos explications", a expliqué à l’AFP Nina Kasman, étudiante de 18 ans dans l’État de l’Illinois aux États-Unis.
"Les générations plus vieilles ont grandi avec une mentalité très particulière et notre perspective est différente aujourd’hui", explique Shannon O’Connor, 19 ans, au New York Times. "Beaucoup d’entre eux ne croient pas au réchauffement climatique, ne pensent pas que des gens peuvent avoir un travail lorsqu’ils se teignent les cheveux, et ils sont nombreux à être têtus là-dessus. Les adolescents leur répondent : "Ok boomer." C’est pour dire "Ok, on va te montrer que tu as tort, que nous allons quand même réussir, parce que le monde change".
Marina Fabre, @fabre_marina