Publié le 18 novembre 2018

ENVIRONNEMENT

Face à l’incendie le plus meurtrier de Californie, Donald Trump minimise (toujours) l’impact du changement climatique

Les sécheresses chroniques en Californie ont donné lieu, depuis dix jours, à un incendie catastrophique en Californie, le plus meurtrier de l’histoire de l’État. Pour le Président américain qui s’est rendu sur place, la cause n’en est pas le changement climatique mais une mauvaise gestion de la forêt.

La Nasa a publié des images qui montrent l'étendue des fumées issues de l'incendie CampFire.
@Nasa

Fumée épaisse, maisons en ruines, voitures calcinées : Donald Trump a assisté à un spectacle de désolation à Paradise, petite ville presque totalement rasée par l'incendie le plus meurtrier de l'histoire de la Californie.

Le visage grave sous sa casquette "USA", le président américain, qui ne portait pas de masque malgré l'épaisse fumée, a lancé : "C'est très triste à voir". "En ce qui concerne le nombre de morts, personne ne sait véritablement à ce stade, il y beaucoup de personnes portées disparues", a-t-il ajouté. Les derniers bilans évoquent 76 personnes décédées et 1 000 disparus.

Le "Camp Fire" a ravagé près de 60 000 hectares dans le nord de la Californie. Le feu, qui a débuté il y a dix jours et est désormais maîtrisé sur 55 % de sa surface, a détruit près de 10 000 maisons et plus de 2 500 autres bâtiments.

Problème de gestion

Interrogé sur le fait de savoir si cette visite avait fait évoluer sa position sur le changement climatique, le président américain a répondu: "Non, non, j'ai un avis tranché. Je veux un super climat et nous allons l'avoir".

Le réchauffement climatique a "peut-être un peu contribué" à la progression fulgurante des flammes, mais "le plus gros problème, c'est la gestion" des forêts, avait-il expliqué la veille sur Fox News.

Le Président américain dénonce essentiellement la mauvaise gestion des forêts par les autorités du "Golden State", quand bien même celles-ci sont en majorité sous le contrôle de l’Etat fédéral. Il a ainsi menacé de couper les fonds fédéraux alloués à la lutte contre les incendies. "Il nous faudra de la gestion différente, je dis cela depuis longtemps", explique-t-il prenant exemple sur les forêts Finlandaise.

Des risques accrus de 50 à 90 %

Une enquête est en cours pour connaître l'origine des deux incendies. Une plainte a été déposée contre le fournisseur local d'électricité Pacific Gas & Electric (PG&E), qui a évoqué un incident sur une ligne à haute tension juste avant le déclenchement du brasier à Paradise.

La Californie, victime de sécheresse chronique depuis plusieurs années, a connu plusieurs incendies majeurs depuis un an, qui ont fait plus de 100 morts et brûlé des centaines de milliers d'hectares.

Selon une étude publiée dans la revue Science Advances, les phénomènes extrêmes de ce type vont se multiplier sous l’effet de la hausse de la température de la Terre et du niveau des océans. "Nous avons déterminé que les humains ont déjà accru la probabilité d'événements extrêmes historiquement inédits (...) y compris plus de 50 à 90 % en Amérique du Nord, en Europe et dans l'est de l'Asie", y expliquent les auteurs des universités américaines de Stanford, Columbia et Dartmouth College.

Ludovic Dupin avec AFP


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