Publié le 28 septembre 2015
ENVIRONNEMENT
Climat : une semaine riche en engagements à New York
Sommet sur le développement durable, "Climate week", 70e assemblée générale de l'ONU ou encore Forum pour le secteur privé : New York a été le théâtre de plusieurs rendez-vous internationaux importants ces derniers jours. Avec à la clé une série d'engagements forts de pays comme les Etats-Unis et la Chine, et une mobilisation croissante du secteur privé. Voici les quatre faits marquants de cette semaine new-yorkaise.

Thimothy A. Clary / AFP
New York restera comme une étape décisive sur la route de la COP 21. Au cours des derniers jours ont eu lieu des rendez-vous internationaux de tout premier plan pour le climat, en marge de l'assemblée générale de l'ONU, qui voit se croiser chaque année aux Etats-Unis tous les décideurs de la planète. Des engagements forts ont été pris. Reste à savoir si les promesses seront tenues à Paris dans deux mois et au-delà.
Les 17 Objectifs de développement durable
C'est l'engagement qui ouvre la voie vers la COP 21. Lors de la première journée de l’assemblée générale de l'ONU, vendredi 25 septembre, les pays membres ont entériné 17 nouveaux Objectifs de développement durable. Une série d'engagements d'ici à 2030 pour prendre la suite des Objectifs du millénaire pour le développement. Le but général reste bien d'éradiquer la pauvreté mais la question du climat est désormais centrale. L'objectif 13 est ainsi de "prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions". Chaque titre général est décliné en 169 cibles plus précises, ce qui fait craindre à certains observateurs une déperdition d'énergie et d'argent.
L'alliance entre la Chine et les Etats-Unis
Les deux plus gros émetteurs de CO2 de la planète, opposés sur bien des dossiers et longtemps réticents à s'engager sur le climat, bataillent depuis plusieurs mois ensemble sur le front du changement climatique. Nouvelle illustration vendredi 25 septembre : le Chinois Xi Jinping a profité de sa visite aux Etats-Unis pour rencontrer Barack Obama. Dans une déclaration commune, la Chine s'est engagée d'une part à créer à partir de 2017 un marché d'échange de crédits carbone et d'autre part à débloquer 3,1 milliards de dollars pour abonder le Fonds vert pour le climat et ainsi aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique.
Plusieurs mécanismes restent encore à préciser. Mais "en s'engageant au plus haut niveau à créer un marché du carbone, la Chine est en train de montrer clairement aux entrepreneurs et aux investisseurs qu'elle s'oriente vers une économie durable", s'est félicité Andrew Steer, président du think-tank World Resources Institute.
François Hollande tente de presser le pas
Alors qu'en coulisses la diplomatie française s'active à tous les étages avant la COP 21, François Hollande a choisi d'organiser, dimanche 27 septembre, un déjeuner de travail pour mobiliser une trentaine de ses homologues. A l'issue de ce rendez-vous, il les a pressés de s'engager dans deux directions : le "dépôt des contributions" (81 pays sur 190 ont rendu leur copie à l'ONU, représentant 75 % des émissions globales) et la "recherche de financements". "Les intentions sont là, les déclarations sont nombreuses, tout cela est encourageant, mais entre cette volonté et les conditions d'un accord crédible, il y a encore beaucoup de travail", a ainsi affirmé le chef de l'Etat.
Premier écueil : la Russie, les Etats-Unis et l'Inde n'étaient pas représentés par leur dirigeant respectif lors de ce déjeuner. Deuxième écueil : le président français a lui-même annoncé une rallonge de 4 milliards d'euros de l'aide publique au développement. Mais seulement à partir de 2020 et sans préciser quels fonds iraient spécifiquement à la lutte contre le réchauffement climatique.
Les promesses tous azimuts du secteur privé
En marge de la "Climate week" et du Forum pour le secteur privé, difficile de recenser toutes les initiatives annoncées au cours des derniers jours tant elles sont nombreuses. Soixante multinationales, parmi lesquelles Siemens et Coca Cola, se sont engagées à réduire leurs émissions de CO2 pour contenir le réchauffement sous la barre des 2 degrés. Sans donner de chiffres plus précis.
De leurs côtés, Nike et Starbucks se sont fixés pour objectif de se fournir à 100 % en électricité renouvelable. Sans préciser d'échéance. Elles rejoignent ainsi l’initiative RE100, qui regroupe 36 entreprises, et qui est emmenée par The Climate Group, une coalition mondiale d’entreprises, de gouvernements et de collectivités locales.
Par ailleurs, 200 dirigeants d'entreprises (dont Monsanto) se sont engagés à amorcer la transition vers une économie moins gourmande en carbone. Parmi les sujets sur lesquels ils vont travailler ensemble, des dossiers aussi sensibles que la captation du carbone et les agro-carburants. Pour tous, la route vers Paris semble encore longue.