Publié le 24 mars 2018
ENVIRONNEMENT
[VIDEO] On a 20 ans pour changer le monde, le documentaire plaidoyer de l’agroécologie
Si l’agroécologie était l’avenir de la France ? C’est ce que donne à voir le documentaire "On a 20 ans pour changer le monde", signé Hélène Médigue. La réalisatrice a suivi dans son combat Maxime de Rostolan, le créateur des Fermes d’avenir et de la ferme expérimentale de Bourdaisière. Son but est de montrer que l’agroécologie est plus rentable que l’agriculture conventionnelle. Stéphane Le Foll et Nicolas Hulot témoignent également en ce sens dans le long-métrage, dont la sortie est prévue le 11 avril.
Pixabay
Il ne nous reste que 20 ans. 20 ans pour que plus aucun intrant chimique ne soit présent dans notre alimentation. C'est à cet "état de faillite programmée" auquel s'attaque aujourd'hui la réalisatrice Hélène Médigue. L'ancienne actrice de "Plus belle la vie", très concernée par la question de l'agriculture, a décidé de suivre pendant un an l'ascension des Fermes d'Avenir. Un réseau de fermes agroécologiques porté par Maxime de Rostolan.
"J’avais envie de filmer des gens qui font", raconte-t-elle à Novethic. "Et même si parfois ils se trompent, ils essayent de changer les choses. Aujourd’hui, le constat est accablant, l’état de nos sols montre que nous avons perdu le sens des réalités", explique-t-elle.
Du concret face à la défaillance de l'État
Le documentaire, en forme de plaidoyer de l’agroécologie, dresse le bilan d’une agriculture conventionnelle qui a détruit les sols. "L’agriculture chimique nous amène dans le mur, elle n’est pas du tout rentable. Si elles n’étaient pas subventionnées, 70 % des fermes déposeraient le bilan demain", affirme Maxime de Rostolan dans le documentaire.
Pourtant, face à l’urgence, 95 % de l’agriculture française reste conventionnelle. Un enjeu qu’a compris Stéphane Le Foll. "Le vrai problème, c’est que le temps long n’est pas intégrable au débat politique", lâche pourtant l’ancien ministre de l’Agriculture face à la caméra. Et même si pour Nicolas Hulot, "l’agroécologie est le modèle agricole qui doit devenir la norme", les pouvoirs publics sont lents.
"Je ne voulais pas d'un film qui dénonce mais d'un film positif"
Ce qu’il faut ? Du concret. C’est ce qu’a fait le réseau des Fermes d’Avenir dont l’objectif est de créer 1 000 microfermes agroécologiques. "La plupart des agriculteurs sont jeunes et viennent de milieux urbains. Ils arrivent à mettre en lien les agriculteurs, avec les pouvoirs publics mais aussi les acteurs privés. Je ne voulais pas un film qui dénonce, mais un film positif, qui montre que c’est possible", témoigne Hélène Médigue.
Et la réalisatrice ne voulait pas non plus d’un entre soi. Elle a ainsi convaincu Maxime de Rostolan et Vincent Louault, agriculteur conventionnel en Indre-et-Loire à collaborer. Sur ces 30 hectares de jachères, l’agriculteur a accepté d’en passer un en bio, avec l’aide d’un entrepreneur de Fermes d’avenir. Une rencontre entre deux mondes qui montrent que les agriculteurs sont tout autant les victimes d’un système - ils sont dépendants des produits chimiques - que les consommateurs le sont.
"L’idée, c’est de dire qu’aujourd’hui la chimie ne fonctionne plus et qu’un autre monde est possible. J’aimerais arriver à concerner les citoyens et montrer que toutes les externalités de ce modèle agricole permettent de rendre service à l’intérêt général", conclut Hélène Médigue.
La sortie nationale de "On a 20 ans pour changer le monde" est prévue pour le 11 avril.
Marina Fabre, @fabre_marina