Publié le 29 août 2018
ENVIRONNEMENT
Le réchauffement climatique va réduire la qualité des aliments
Plus de C02, moins de nutriments. Une étude publiée dans la revue Nature Climate Change vient de montrer qu'avec le réchauffement climatique et une hausse des émissions de CO2, les aliments de base allaient perdre en protéines, fer ou zinc. Le nombre de personnes souffrant de carences nutritionnelles va empirer d'ici 2050.

Pixabay
On savait déjà que le réchauffement climatique allait avoir un impact néfaste sur les cultures. Cette fois, une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Climate Change, montre que la hausse des émissions de CO2 va appauvrir en nutriments des centaines d’aliments. Or, "en général, les humains tirent la majorité de leurs nutriments des plantes : 63 % des protéines alimentaires proviennent de sources végétales, ainsi que 81 % du fer et 68 % du zinc".
Baisse des teneurs en zinc, fer et protéine
Les chercheurs de l’université de Havard estiment que d’ici 2050, date à laquelle la concentration de CO2 pourrait atteindre 550 parties par million (ppm) contre 405 aujourd’hui, "les teneurs en protéines, fer et en zinc vont réduire de 3 à 17 %" pour les cultures de base essentiellement dans les pays en développement où l’apport en protéines est majoritairement d’origine végétale.
Au niveau mondial, le nombre de personnes souffrant de carence en protéines augmenterait de 122 millions. Concernant une insuffisance en zinc, cela toucherait 175 millions de personnes en plus des 1,5 milliard d’individus déjà touchés par ce problème. "Pour le fer, 1,4 milliard de femmes en âge de procréer et d’enfants de moins de 5 ans vivent dans des pays où le taux d’anémie est supérieur à 20 % et perdraient 4 % de plus d’apport alimentaire en fer", soulignent les chercheurs.
Le riz, aliment de base de la moitié de l'humanité, touché
Cette étude, qui s’est focalisée sur 151 pays et 225 espèces végétales, vient conforter les résultats de recherches publiés en mai dans la revue Science Advances. Grâce à plusieurs expérimentations, les chercheurs ont démontré que la hausse de dioxyde de carbone faisait perdre au riz sa valeur nutritionnelle.
"L’effet pourrait être dévastateur dans les pays consommateurs de riz où environ 70 % des calories et la plupart des nutriments viennent du riz", expliquait à l’AFP Adam Drewnowski, professeur d’épidémiologie à l’Université de Washington. Le riz est l’aliment de base de la moitié de l’humanité.
Marina Fabre @fabre_marina