Publié le 24 août 2018
ENTREPRISES RESPONSABLES
[les mots de l'éco] La nouvelle économie responsable
L’économie est en pleine mutation. Une transformation qui se voit aussi dans les mots employés pour la décrire et l’analyser. Toute cette semaine, nous vous proposons un décryptage lexical des nouvelles tendances qui se font jour dans l’économie, la finance et le monde du travail. Aujourd’hui, cap sur les nouveaux mots qui désignent les nouvelles missions de l’entreprise.

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- L’impact positif de l’entreprise
C’est le nouveau terrain sur lequel sont attendues les entreprises. Un concept en vogue aussi bien chez les entreprises engagées que dans le discours des grands patrons ou chez les investisseurs. L’entreprise doit "non seulement produire des résultats financiers mais aussi montrer comment elle apporte une contribution positive au bien commun", exhorte ainsi le patron de BlackRock, le plus grand gestionnaire de fonds au monde.
Si pour l’instant cet impact positif, reste un peu flou à mesurer, certaines entreprises s’y essayent, indicateurs environnementaux, sociaux et sociétaux à l’appui.
Et parce qu’on est toujours plus fort à plusieurs, des mouvements s’organisent autour des concepts d’entreprises contributives, d’entreprises à mission, de capitalisme responsable ou d’économie bienveillante ! A voir avec quelle efficacité sur le terrain.
- L’intérêt social de l’entreprise
Curieusement dans la loi française, ni l’entreprise, ni son intérêt propre ne sont actuellement définis…Cela pourrait être chose faite avec la future loi Pacte, destinée à favoriser la croissance et la transformation des entreprises, qui sera examinée par les Parlementaires à la rentrée.
Dans sa version présentée en conseil des ministres, celle-ci propose ainsi de modifier le code civil pour ajouter que "la société doit être gérée dans l’intérêt social, en considérant les enjeux sociaux et environnementaux de son activité". Un premier pas juridique qui pourrait permettre de mieux intégrer les parties prenantes et ses impacts sur son écosystème dans la gestion de l’entreprise, selon les préceptes de responsabilité sociétale (RSE).
Une petite révolution symbolique mais qui a tout de même le mérite de clarifier le rôle que l’on entend donner à l'entreprise, plus seulement cantonnée à générer des profits pour ses actionnaires mais bien à se préoccuper de sa place dans la société.
- La raison d’être
Autre nouveauté apportée par les discussions liées à la loi Pacte : la réflexion sur la "raison d’être de l’entreprise". Selon le projet de loi, l’entreprise pourrait faire figurer dans ses statuts, si elle le souhaite, "une raison d’être" exprimant son projet sur le long terme, au service de l’intérêt collectif. C’est déjà ce qu’on fait certaines entreprises comme La Camif, en lien avec ses parties prenantes.
Mais cela pourrait ouvrir plus largement la possibilité, pour les entreprises très engagées, de mieux concilier rentabilité et contribution positive à la société, ce que l’on appelle aujourd’hui les sociétés à mission, sans pour autant leur donner un statut spécifique.
Béatrice Héraud @beatriceheraud