Publié le 17 avril 2018
ÉNERGIE
Éolien offshore : le gouvernement veut une baisse "très significative" des tarifs de rachat de l’électricité
Le gouvernement veut revoir à la baisse les tarifs de rachat de l’électricité des éoliennes offshores, dont les appels d’offres ont été attribués en 2012. Alors qu’aucun mât n’a encore été érigé, les montants alors acceptés sont désormais bien au-delà de la moyenne européenne. Les promoteurs des projets se disent prêts à discuter avec l’exécutif.

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Le gouvernement s'apprête à renégocier les tarifs de rachat de l'électricité qui sera produite par six parcs éoliens en Manche et en Atlantique avec les entreprises concernées, a indiqué lundi 16 avril le ministère de la Transition écologique. "Une négociation va s'engager dans les prochains jours avec l'ensemble des lauréats pour faire baisser les coûts des différents projets", a-t-il dit à l'AFP.
"C'est à la lumière des propositions des professionnels que nous prendrons nos décisions, au plus tard en juillet", a-t-il précisé. Les six parcs éoliens concernés avaient été attribués au français EDF, à l'espagnol Iberdrola et à un consortium mené par Engie, à la suite de deux appels d'offres en 2012 et en 2014. L'État avait accepté de racheter l'électricité de ces futurs parcs à un tarif situé autour de 200 euros le mégawattheure.
"Compte tenu des coûts observés dans les autres pays d'Europe, nous attendons des baisses de tarif très significatives", a souligné le ministère, précisant que les prix de rachat d'électricité des projets éoliens en mer se situaient ces dernières années autour de 80 euros le mégawattheure. Si les prix restaient "trop importants" à l'issue des négociations, le gouvernement prévoit de relancer des appels d'offres.
Un retard considérable
Contacté par l'AFP, Engie s'est dit "ouvert aux négociations". Le groupe, qui pense que l'éolien en mer "a de l'avenir en France", souhaite "trouver des solutions avec l'État". Ailes Marines, une société détenue par Iberdrola et Avel Vor qui est chargée de l'un des projets, a indiqué avoir "toujours répondu favorablement" aux demandes de dialogue du gouvernement. L'entreprise ne fera pas de commentaires "tant que cette période de négociation ne sera pas terminée". De son côté, EDF Energies nouvelles a indiqué rester "dans une démarche d'ouverture à la négociation pour chacun de nos trois projets de parcs éoliens en mer".
Les projets éoliens offshores ont pris un retard considérable en France. Le plan français envisageait de déployer 6 000 MW de turbines au large des côtes françaises d’ici 2020. Mais à cette date, pas une seule pâle ne tournera au-dessus des eaux hexagonales. Les recours contre ces projets ont fait perdre beaucoup de temps, sans compter que les deux principaux pourvoyeurs de technologies, Areva et Alstom, ont disparu ou sont passés entre des mains étrangères.
Ludovic Dupin avec AFP