Publié le 14 décembre 2018
Pour la première fois au monde, un réacteur nucléaire EPR a été mis en service, dans le sud de la Chine. Pour les promoteurs et constructeurs, c’est la démonstration que cette technologie française de troisième génération "est une promesse d'avenir", malgré des déboires sur d’autres chantiers.

Raccordé en juin avec succès au réseau électrique chinois, le premier des deux réacteurs EPR construits à Taishan, dans la province du Guangdong, a depuis passé toute une phase d’essais et de simulations d’incidents.
À l’issue d’un dernier test de fonctionnement en continu et à pleine puissance pendant 168 heures, achevé jeudi 13 décembre, il a été déclaré prêt à entrer en service, ont annoncé le français EDF (actionnaire à 30 %) et le chinois CGN (actionnaire à 30 %) lors d’une conférence de presse.
Le réacteur "a réuni l’ensemble des conditions de sa mise en service commerciale. C’est un jalon majeur de la coopération d’EDF avec CGN ; cela démontre la maturité de la technologie EPR qui est une promesse d’avenir pour l’ensemble des technologies nucléaires", a estimé Fabrice Fourcade, président d’EDF Chine.



Retours d’expérience
"Le succès du projet montre la performance technologique de l’EPR. C’est une technologie totalement fiable", a renchéri Guo Limin, directeur général de la coentreprise franco-chinoise, Taishan Nuclear Power Joint Venture Company. Le second réacteur de Taishan devrait être opérationnel en 2019, précisent les industriels.
Troisième EPR mis en chantier dans le monde, Taishan avait vu sa construction démarrer en 2009, quatre ans donc après le tout premier chantier, celui d’Olkiluoto en Finlande… dont la mise en service n’est désormais prévue qu’en 2019, avec 10 ans de retard. "Nous avons beaucoup bénéficié des retours d’expérience en Finlande et en France", a souligné Guo Limin.
2020 pour la France
À l’inverse, alors que l’EPR a essuyé surcoûts, retards et déboires, notamment en Finlande et à Flamanville (France), les partenaires estiment que "le succès" de Taishan peut aujourd’hui servir de leçon. Un succès établi en particulier grâce à la "synergie des industries françaises et chinoises".
Le projet de réacteur en construction France est aussi dans sa phase finale. Après de lourds écarts dans le calendrier du chantier au début des années 2010, EDF avait optimisé ses méthodes de travail avec l’espoir de lancer le réacteur en 2019. Mais en juillet dernier, des "écarts de qualités" sur des soudures du circuit secondaire ont cassé la dynamique. Désormais, le chargement en combustible est attendu pour le quatrième trimestre 2019 et sa mise en service au premier trimestre 2020.
Par ailleurs, même une fois lancée, le réacteur français devrait engager le changement du couvercle de la cuve. Après la découverte de teneur anormal de carbone dans l’acier de cet élément, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a imposé un remplacement en 2024. Or la fabrication de cette délicate pièce de forge d’environ 100 tonnes demande plusieurs années de travail.
La Rédaction avec AFP

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