C’est une vente aux enchères qui fait polémique. John Hume, le plus grand éleveur de rhinocéros au monde, a décidé de vendre 264 cornes de rhinocéros en ligne. Aidé par un vétérinaire, il a anesthésié les animaux afin de couper leurs cornes. Contrairement aux défenses d’éléphants, composées d’ivoire, la corne des rhinocéros est, comme nos ongles, faite de kératine. Elle repousse et leur coupe est indolore.
Le poids total de la mise aux enchères, qui a commencé le 23 août, avoisine les 500 kg. Sachant qu’un seul kilo peut être vendu jusqu’à 60 000 dollars sur le marché noir. La vente de cornes de rhinocéros est interdite depuis 1973 au niveau international. Depuis 2009, l’Afrique du Sud a aussi interdit cette vente dans le marché intérieur. Mais en avril, la plus haute cour du pays, a fait exception pour John Hume.
Faire baisser le cours du marché
Pour ce Sud-Africain, propriétaire de 1 500 rhinocéros, vendre légalement les cornes est le seul moyen d’arrêter le braconnage. Cela permet de "réduire le prix de la corne" et donc de "rendre moins attrayant le marché pour les braconniers", avance-t-il <a target="_blank" href="http://dans une interview publiée sur son compte Facebook.
Les cornes se retrouveront sur le marché noir asiatique
Mais les arguments avancés par John Hume laissent sceptiques les experts. D’abord parce que la vente est censée être limitée à l’Afrique du Sud. Or, les plus gros consommateurs se trouvent en Asie, où les cornes sont écrasées et transformées en poudre pour être utilisées dans la médecine traditionnelle. Beaucoup craignent que les 274 cornes vendues se retrouvent in fine sur le marché noir asiatique. Le gouvernement sud-africain assure tout faire pour "identifier les failles qui permettraient de contourner les réglementations internationales".
Mais c’est aussi la bonne foi de John Hume qui est mise en cause. Le site des enchères est publié non seulement en anglais, mais aussi en chinois et en vietnamien. "De toute évidente M. Hume a un marché plus large à l’esprit, et cela met en doute ses arguments de mise en vente", estime l’IFAW, "c’est une question de profit, et non de protection d’une des espèces les plus menacées au monde".
La vente aux enchères se termine ce 25 août. Les recettes seront destinées à mieux protéger ses 1 500 rhinocéros des braconniers, assure John Hume.
Marina Fabre @fabre_marina