Des cas d’hypertension et de valvulopathie cardiaque détectés
Pour la Cour administrative d’appel de Paris, la décision de retrait du Mediator aurait dû intervenir "au plus tard" le 7 juillet 1999, et non 10 ans après. Ce jour-là, une réunion de la Commission nationale de pharmacovigilance avait évoqué la situation du benfluorex, le principe actif du Mediator. Un cas d’hypertension et un cas de valvulopathie cardiaque "imputables au benfluorex" avaient alors été signalés à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps, devenue ANSM), dépendant de l’État. En vain.
La décision de justice précise qu’il s’agit donc là "d’une faute de nature à engager la responsabilité de l’État". Par ailleurs, dans son arrêt, la Cour considère que même si les laboratoires Servier ont eu des "agissements fautifs, voire frauduleux" (plusieurs procédures pénales sont en cours), cela n’exonérait en rien la responsabilité de l’État dans cette affaire.
16 autres dossiers en attente
La Cour d’appel vient confirmer la décision en première instance du tribunal administratif. Si son arrêt du 31 juillet dernier ne concerne pour l’instant qu’une seule des victimes, la Cour d’appel doit étudier seize autres dossiers. L’État, quant à lui, peut encore se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État.
Cette décision va contribuer à alimenter le débat sur la nécessité d’avoir des experts indépendants sur des décisions aussi importantes que la mise sur le marché de médicaments. Et ce malgré l’imbrication forte entre recherche et industrie.