Publié le 1 octobre 2025

Comment les carrières et les métiers de la RSE ont-ils évolué ces dernières années ? Où en sont ces métiers et les salaires dans le secteur en 2025 ? En exclusivité, Novethic dévoile les résultats de l’étude Birdeo 2025 sur le marché de l’emploi dans l’impact et la durabilité.

Depuis deux décennies, la RSE (Responsabilité sociale des entreprises) s’est largement imposée dans les entreprises, en particulier les plus grandes. On trouve désormais dans les entreprises de nombreux professionnels dédiés à la durabilité et à l’impact social et environnemental. Mais à quoi ressemblent les profils de ces professionnels ? Comment les carrières et les métiers de la RSE ont-ils évolué ces dernières années ? Où en sont ces métiers et les salaires dans le secteur en 2025 ? Ce sont ces questions auxquelles tente de répondre aujourd’hui le cabinet de recrutement spécialisé Birdeo, qui publie la nouvelle édition de son baromètre des tendances de marché et des rémunérations des professionnels de l’impact et de la RSE.

“Le gros constat que l’on fait, c’est qu’il y a eu une véritable montée en puissance de la RSE, et une professionnalisation et une spécialisation marquée des métiers de la durabilité” explique à Novethic Caroline Renoux, fondatrice de Birdeo. “Il y a 10 ans, c’était assez rock’n roll, on en était aux balbutiements, avec des compétences pas toujours claires, aujourd’hui, les professionnels sont plus expérimentés, avec des formations et expertises beaucoup plus spécifiques, qui s’intègrent de plus en plus dans les métiers” ajoute-t-elle.

Des postes de plus en plus spécialisés, des carrières structurées

En analysant les données de recrutement et les marchés des offres d’emploi dans le secteur, l’étude montre ainsi la variété des métiers liés à la transformation durable dans les entreprises : responsable ou directrice RSE, chief impact officer, mais aussi chargée de mission décarbonation, spécialiste de l’éco-conception, expertes biodiversité, professionnelles du reporting, responsable des achats responsables ou encore analystes finance durable… Autant de métiers qui se conjuguent surtout au féminin, puisque 70% des professionnels du secteur sont des femmes. Avec la professionnalisation et la spécialisation des profils, les carrières se sont structurées, et les salaires ont également fortement augmenté dans le secteur, signe de l’importance stratégique accordée à la RSE. En 2015, le salaire moyen des professionnels de la RSE était de 55 000 euros, contre 67 800 euros en 2025, soit une hausse de 23%. “En 10 ans, les salaires en RSE ont plus progressé que le salaire moyen des cadres”, précise Caroline Renoux. En moyenne, un cadre dans la RSE avec 5 à 9 ans d’expérience gagne ainsi 60 500 euros, près de 80 000 euros jusqu’à 14 ans d’ancienneté et jusqu’à 106 000 euros après 25 ans.

La RSE n’est plus non plus une direction isolée au sein des organisations, puisque les pratiques de durabilité commencent à se diffuser un peu partout dans les organisations. “On a des métiers qui commencent à véritablement intégrer les enjeux de durabilité dans leurs pratiques : c’est notamment le cas des achats, mais aussi de la finance, ou encore, plus récemment, des ressources humaines”, note Caroline Renoux. Elle concède toutefois que certains métiers ont encore du retard dans l’intégration de la durabilité : “c’est plus compliqué du côté du marketing, ou des directions générales, mais il commence doucement à y avoir une prise de conscience qu’il faut désormais rendre désirables les produits et services dans un contexte marqué par la transition écologique et sociale, et que c’est un enjeu de robustesse. C’est un signal faible que les choses avancent” ajoute-t-elle. De signal faible, l’étude en note un autre : 86% des sociétés du SBF120 ont un administrateur représentant la RSE au sein de leur conseil d’administration.

Salaires en baisse depuis un an

Mais le secteur de la durabilité connaît aussi ses difficultés. “Depuis un peu plus de deux ans, on est dans une conjoncture assez bloquée” note Caroline Renoux. Conjoncture économique défavorable, situation politique et géopolitique chaotique et instabilité internationale s’ajoutent à un mouvement de recul en matière sociale et environnementale, et pèsent sur les professionnels du secteur. “On a une frilosité dans les recrutements, comme sur tous les postes de cadre, mais c’est encore plus marqué dans la durabilité à cause du backlash en cours”, explique la fondatrice de Birdeo. Résultat, les salaires stagnent, voire baissent depuis un an dans le secteur : -4% en moyenne en 2024 et jusqu’à -10% dans certaines régions hors Île-de-France. “On observe particulièrement cette baisse dans le consulting. Après des années de hausse portées par le Green Deal, le reflux est net ces derniers mois à cause notamment de l’incertitude réglementaire”, analyse l’experte.

Vingt ans après ses débuts, le marché de l’emploi est-il donc à un point de bascule ? “Non”, juge Caroline Renoux, pour qui les entreprises ont bien compris que la décarbonation, la question des droits humains, les achats responsables étaient des enjeux de robustesse. “La durabilité devient incontournable, et l’enjeu maintenant c’est d’intégrer la RSE de manière plus stratégique, de mettre la data, l’IA, le dialogue avec les parties prenante au service de la RSE pour en faire un levier de performance” explique-t-elle.

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