Plutôt que de désinvestir, les gérants d’actifs préfèrent le plus souvent faire pression de l’intérieur sur les entreprises pour qu’elles améliorent leurs pratiques ESG. Mais dans quelle mesure y parviennent-ils ? Un groupe de travail du FIR planche actuellement sur l’épineuse question de la mesure de la performance de leurs actions d’engagement actionnarial.
L’engagement actionnarial est-il réellement efficace ? Alors que la saison des assemblées générales 2025 est marquée par le backlash contre la finance durable, avec notamment bien moins de résolutions déposées par les actionnaires que les autres années, les investisseurs responsables veulent pouvoir démontrer que leurs actions d’engagement actionnarial tout au long de l’année permettent d’inciter les entreprises à adopter des pratiques plus durables. Un des chiffres souvent utilisés pour appuyer cette affirmation est la proportion de résolutions pour lesquelles ils ont voté "contre" en AG, soit 22 % en 2024 pour les sociétés de gestion françaises, selon l’AFG.
D’autres indicateurs quantitatifs sont également présentés dans les rapports annuels d’engagement, comme le nombre de courriers envoyés ou de réunions auxquelles les équipes des sociétés de gestion ont participé… Un effort de transparence louable mais jugé de plus en plus souvent insuffisant pour juger de la qualité du dialogue actionnarial. "Il convient de distinguer la mesure des moyens alloués à l’engagement et celle de la performance elle-même", alerte ainsi François Humbert, lead engagement manager chez Generali AM.
Des travaux de place pour mesurer la performance de l’engagement
Depuis février, la question de l’efficacité de l’engagement et de la méthodologie pour l’évaluer fait l’objet de travaux de place, coordonnés par Forum pour l’investi