Mobilité, économie circulaire… Les start-up de l’impact en croissance malgré les vents contraires
Publié le 5 mai 2025
Malgré un contexte peu favorable, marqué par les reculs en matière sociale et environnementale, les start-up liées à la transformation durable de l’économie se portent plutôt bien. C’est en tout cas ce qu’indique la nouvelle promotion des lauréats d’Impact 40/120, l’indice alternatif au CAC40 / SBF120 qui valorise les entreprises de la durabilité. L’indice, élaboré par l’organisation patronale du Mouvement Impact France, rassemble 120 jeunes entreprises dotées d’une mission de transformation sociale ou écologique.
Cette année, on retrouve parmi ces 120 “start-up à impact” des acteurs de la transition énergétique (Ilek, Hello Watt), du bâtiment durable (Vestack, Tri N Collect), de l’alimentation durable et solidaire (C’est qui le patron ?, La Vie, HappyVore) ou encore de la banque et de la finance verte (GreenGot). Des entreprises qui ont ainsi levé au total 6,7 milliards d’euros (20% de plus qu’en 2024) tout en affichant une croissance de près de 26% en 2024. Une réussite qui montre le dynamisme de secteurs comme l’agriculture durable, la consommation durable ou encore la santé, le lien social ou la lutte contre le réchauffement climatique.
Mobilité, énergie et économie circulaire en tête
“L’édition 2025 de l’Impact 40/120 témoigne, dans le contexte ambiant, de la maturité et de la résilience remarquable de l’écosystème des start-ups à impact en France, avec des entreprises démontrant une solidité et une capacité d’innovation impressionnante, qui attirent les talents et les nouvelles générations, et s’ancrent profondément dans les territoires”, souligne ainsi Caroline Neyron, directrice générale d’Impact France. Les entreprises lauréates projettent ainsi une croissance moyenne de 23% pour 2025, alors que l’ensemble de l’économie française ne devrait quant à elle croître que de 0,7% selon les projections de Bercy, dans un contexte global plutôt morose.
Parmi les secteurs les plus représentés dans l’indice cette année, on retrouve 23% d’entreprises dans la transition énergétique ou la mobilité durable et 20% dans l’économie circulaire et la consommation durable, mais aussi 13% dans la santé, 13% dans l’agriculture et l’alimentation, 11% dans l’emploi, 10% dans l’inclusion et le lien social et 10% dans la biodiversité et le climat. Une diversité qui témoigne de la diversité des “start-up à impact”, qui s’insèrent désormais dans tous les champs de la vie sociale. Le Mouvement Impact France a d’ailleurs publié en avril un mapping des acteurs économiques dédiés à la transformation durable, qui montre que “l’écosystème a connu une croissance significative depuis 2023, avec une augmentation de 10% du nombre de start-ups à impact, une création de 7% d’emplois sur le territoire et une hausse de 8% des fonds levés.”
Des entreprises atypiques
En outre, ces entreprises engagées se distinguent par leur gouvernance. 35% ont par exemple le statut d’entreprise de l’économie sociale et solidaire, un statut qui impose notamment une lucrativité limitée et le réinvestissement des bénéfices dans l’entreprise, ainsi qu’une gouvernance démocratique au sein de l’entreprise. L’indice compte également 8 structures associatives et 3 coopératives, preuve que les modèles de gouvernance alternative peuvent rimer avec réussite économique. 53% des lauréats ont également une femme dans leur équipe fondatrice, alors que les femmes ne représentent en moyenne que 25% des gérantes de sociétés privées en France selon l’Insee. 16% sont aussi implantées dans les zones rurales ou les quartiers prioritaires de la ville, ce qui ne les empêche pas de s’exporter, puisque plus d’une entreprise lauréate sur deux s’est également lancée à l’international.
Pour le Mouvement Impact France, qui pousse pour accompagner les entreprises françaises vers de nouveaux modèles économiques connectés avec les enjeux de la transition écologique et sociale, ces entreprises sont les “fers de lance de l’économie de demain”. “Ces récits, ces réussites, sont la preuve que l’impact n’est pas une option, mais un moteur de croissance” se réjouit Caroline Neyron.
