+3,1°C
C’est la trajectoire de réchauffement sur laquelle nous nous plaçons d’ici 2100 si on prend en compte les politiques climatiques actuelles, selon un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Les engagements à 2030 permettent de redresser un peu à la barre, avec un réchauffement estimé entre 2,6°C et 2,8°C d’ici 2100, en fonction du caractère conditionnel ou non des promesses faites par les Etats. Ce qui ne nous permet toujours pas d’être sur la bonne voie, d’autant que ces engagements ne sont pour l’instant pas respectés. “Il faut donc certes combler l’écart entre l’ambition des Parties et la science, mais il faut également avant et surtout combler l’écart entre l’ambition et l’action”, plaide Mark Tuddenham, en charge du suivi des négociations internationales pour le Citepa, le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique. Même en prenant les engagements les plus optimistes à 2050 qui incluent la neutralité carbone, le monde serait toujours sur une trajectoire de 1,9°C.
-2,6%
Cet écart entre l’ambition et l’action se traduit concrètement par une baisse des émissions qui n’atteindrait que 2,6% en 2030, par rapport à 2019, contre 43% préconisés pour avoir 50% de chances de rester sous la barre des 1,5°C. Ce chiffre est calculé à partir de la synthèse annuelle des derniers engagements de réduction des émissions – appelés “contribution déterminée au niveau national” (NDC) – pris par les 195 signataires de l’Accord de Paris de 2015. Les pays doivent justement soumettre de nouvelles NDC d’ici février prochain avant le prochain bilan mondial qui aura lieu à la COP30 au Brésil. Mais à ce jour, seuls 34 pays se sont prêtés à l’exercice.
+32 %
C’est l’augmentation de production d’énergie fossile prévue par la Troïka des présidences de COP d’ici 2035, selon un nouveau rapport de l’ONG Oil change international. Les Emirats arabes unis, l’Azerbaïdjan et le Brésil, hôtes respectivement de la COP28, COP29 et COP30, ont décidé en début d’année de former une troïka afin d'”améliorer la coopération et la continuité des négociations climatiques”. Alors que la production fossile devrait diminuer de 55% d’ici 2035 pour respecter l’objectif 1,5°C, ils sont loin de montrer le bon exemple. La question de la sortie progressive des énergies fossiles, adoptée à la COP28, a d’ailleurs complètement été reléguée au second plan par l’Azerbaïdjan, dont l’économie dépend largement de l’industrie pétro-gazière.
+10%
C’est l’augmentation de la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère en 20 ans. “Il s’accumule plus rapidement que jamais dans l’histoire de l’humanité”, estime le dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). D’importantes émissions de CO2 dues aux feux de végétation et une éventuelle réduction de l’absorption du carbone par les forêts se sont ajoutées aux émissions toujours aussi élevées de CO2 provenant des combustibles fossiles et des activités humaines et industrielles pour entraîner une augmentation des émissions. “Une autre année. Un autre record. Cela devrait sonner l’alarme parmi les décideurs”, a déclaré dans un communiqué, Celeste Saulo, la secrétaire générale de l’OMM.
1 270 milliards de dollars
C’est le montant du financement climatique mondial. Il a plus que triplé au cours de la dernière décennie, pour atteindre 1 270 milliards de dollars en 2021/22, soit environ 1% du PIB mondial, selon le second rapport du Groupe d’experts indépendants de haut niveau (IHLEG) sur le financement climatique. Mais malgré cette nette augmentation, les flux financiers mondiaux pour le climat sont encore trop faibles par rapport aux niveaux nécessaires estimés à 2 400 milliards de dollars. “Il existe d’importantes lacunes du point de vue des pays émergents et en développement : le financement climatique est concentré dans les économies développées et en Chine, et dans l’atténuation plutôt que dans l’adaptation. Le financement privé est insuffisant. Le financement climatique est principalement fourni sous forme de dette. Et la plupart des financements restent dans leur pays d’origine”, résument les experts. Le sujet sera au cœur de la COP29 qui doit définir un nouvel objectif collectif quantifié de financement climatique (NCQG).