COP16 : la TNFD accusée d’être la “nouvelle frontière du greenwashing” par les ONG

En pleine COP16 sur la biodiversité, l'un des principaux cadres privés de reporting destiné aux entreprises sur les thématiques de la nature et des écosystèmes, la TNFD (Task Force on Nature-related Financial Disclosures), est pointé du doigt par les organisations spécialisées dans la protection de l'environnement. Plusieurs d'entre elles (Friends of the Earth, Banktrack et Rainforest Action Network notamment) viennent de déposer une plainte auprès du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) pour dénoncer son soutien apporté à la TNFD, jugée non alignée avec l'accord de Kunming-Montréal et considérée comme un outil de greenwashing en matière d'action des entreprises sur la biodiversité.

La TNFD a commencé ses travaux au début des années 2020, à l'initiative d'un consortium d'acteurs privés regroupant notamment des grandes entreprises et des banques, dont Bayer, Holcim, Nestlé, Axa, BNP Paribas, HSBC, Bank of America, ou encore UBS, mais aussi des sociétés de gestion comme BlackRock. Elle doit, sur le modèle de la TCFD (Taskforce on climate-related financial disclosures) formuler des recommandations, dont les premières ont été publiées en 2023, pour orienter les entreprises dans leurs reportings liés à la nature et à la biodiversité. Et si la TNFD attire de plus en plus d'entreprises soucieuses de mettre en avant leur engagement en matière de biodiversité, elle est également sous le feu des critiques des organisations