Une pause médiatique illusoire. Alors que le monde avait les yeux tournés vers Paris et les Jeux olympiques, les dramatiques incendies en Grèce ont continué de ravager le pays. Dans la banlieue nord-est d’Athènes, des milliers de personnes ont dû quitter leur domicile, forcés de s’éloigner des incendies qui sévissent depuis trois jours dans la région. Qualifiés de “pire incendie de l’année”, les feux ont ravagé 10 000 hectares, détruisant d’innombrables bâtiments et véhicules.
🇬🇷 La Grèce continue pour le 3e jour consécutif à lutter contre l’incendie dans la banlieue nord-est d’Athènes, où l’aide européenne doit commencer à affluer pour endiguer les flammes #AFPVertical ⤵️ pic.twitter.com/0n8nqs5YDe
— Agence France-Presse (@afpfr) August 13, 2024
Mardi 13 août, le corps d’une femme a été retrouvé dans une usine calcinée, à Halandri, près d’Athènes, selon les autorités. Soixante-six personnes ont été soignées pour des blessures et cinq pompiers ont également été blessés, de source officielle. “Le feu a parcouru 50 kilomètres et a changé de direction 10 fois”, a affirmé le maire de Halandri, Simos Roussos, à la télévision publique ERT.
Chaleur, vent, sécheresse : un cocktail explosif
Si cet incendie est particulièrement violent c’est qu’il est le résultat d’un cocktail explosif. D’abord, bien sûr, le réchauffement climatique. Selon le Giec, le groupe d’experts intergouvernemental des Nations unies sur le climat, la hausse des températures entraîne un allongement de la saison des feux de forêt et une augmentation de la superficie brûlée par les flammes dans le monde entier. Or les records de chaleur ne cessent d’être battus.
Les mois de juin et de juillet ont été les plus chauds dans le monde depuis le début de la collecte des statistiques en 1960. C’est particulièrement vrai en Grèce. La moyenne des températures entre 1960 et 2024 a augmenté de 2,5°C, selon l’observatoire national. Le pays a par exemple dû fermer partiellement en juillet le site de l’Acropole aux heures les plus chaudes de la journée en raison de la chaleur. Ajoutez à ces épisodes caniculaires liés au réchauffement climatique, des vents très forts et une sécheresse intense, vous aurez le cocktail parfait pour des incendies monstres.
🔴🔥 Depuis le début de l’année 2023, plus de 120.000 hectares ont brûlé suite aux #incendies en #Grèce. Il s’agit même du “plus grand incendie jamais enregistré dans l’UE” selon un porte-parole de la Commission européenne ! #fire pic.twitter.com/VCOR5fg3oX
— Anthony Grillon 🌪 (@AnthoGrillon) August 29, 2023
La France en manque de Canadair
Face aux menaces des feux aux portes de la capitale, la Grèce a appelé l’Union européenne à l’aide. La France notamment a répondu présente. 180 sapeurs-pompiers de la sécurité civile, 55 camions et un hélicoptère ont été envoyés, selon le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Mais pas de Canadair, cet avion bombardier d’eau. La France est elle-même en situation de tension. Seulement trois avions sur les douze que compte la flotte de lutte contre les incendies sont aujourd’hui opérationnels au moment où une vague de chaleur sévit. Interviewé par RMC BFM, un pilote dénonce des pannes à répétitions, des personnels de maintenance insuffisants…
En attendant, en Grèce où la situation tend quelque peu à s’améliorer, le gouvernement est vivement critiqué pour sa gestion de l’incendie et notamment le manque d’anticipation. “L’objectif est d’éteindre l’incendie le plus rapidement possible et de le gérer le lendemain”, pointe le journal I Kathimerini. Car si le système d’évacuation est pointé du doigt, c’est aussi le manque d’adaptation au changement climatique qui pose question. Tous les Grecs ont en tête le cauchemar de l’été 2018 lorsque 104 personnes étaient mortes dans les incendies de Mari près d’Athènes.