L’ère du "Wandel durch Handel" (le changement par le commerce) a-t-elle vécu en Allemagne ? Cette doctrine a structuré le développement des relations commerciales avec des clients autoritaires, dans un savant mélange de diplomatie d’influence et de pragmatisme. Alors que les liens avec la Russie sont entrés dans une nouvelle ère, la levée de boucliers contre l’implication d’une entreprise chinoise dans la gestion du port de Hambourg laisse aussi envisager un changement dans les échanges avec Pékin, le premier partenaire économique de l’Allemagne.
Cosco, filiale d’un groupe public chinois, devait prendre une participation de 35% dans l’un des quatre terminaux du plus grand port allemand. L’acheteur n’est pas inconnu sur le marché européen, puisqu’il possède des participations dans huit terminaux, y compris aux Pays-Bas à Rotterdam et Anvers, les deux plus importants ports européens. Il gère par ailleurs les infrastructures du Pirée depuis leur vente par l’État grec en 2012, poussée par Bruxelles en pleine crise des dettes souveraines.
Le choc des risques géopolitiques dans les relations commercialesLe ton a cependant changé à l’égard du groupe chinois. La Commission Européenne et les services de renseignement allemands se sont prononcés contre la transaction, arguant du risque de la transmission d’informations sensibles à la Chine. Un dilemme pour Berlin, entre la préservation de ses