Alors que Bayer a perdu 70% de sa valeur en Bourse depuis le rachat de Monsanto, les actionnaires du groupe, privés de dividendes, ont soutenu le nouveau PDG. Une position surprenante alors que le groupe pharmaceutique est lourdement endetté, englué dans les dizaines de milliers de plaintes concernant le glyphosate.
91,69%. A première vue, tout va bien chez Bayer. Lors de l’AG du 26 avril organisée à distance - au grand dam des actionnaires activistes - les actionnaires ont voté dans leur très grande majorité pour la reconduction du PDG, Bill Anderson, et de la direction du groupe pharmaceutique et phytosanitaire. Un vote de confiance pour cet ancien du suisse Roche, qui a pris les rênes de Bayer en juin dernier. Rien n’était pourtant gagné pour le dirigeant qui, face à la crise majeure que traverse le groupe, a diminué au minimum légal les dividendes des actionnaires, soit une chute de 95%.
"Jamais dans l’histoire moderne de l’entreprise nous n’avons pris une telle mesure. Et nous ne l’avons pas fait à la légère", a justifié le PDG lors de son discours. Il faut dire que la descente aux enfers du géant allemand depuis son rachat en 2018 de l’américain Monsanto est spectaculaire. En seulement 6 ans, le groupe a perdu 70% de sa valeur. Sa dette est aujourd’hui estimée à 38,7 milliards d’euros. Le quasi-gel des dividendes devrait permettre de dégager 2,3 milliards d’euros mais certains investisseurs militaient plutôt pour une scission du groupe au moins en deux parties, d’un côté l’activité agro-industrielle, de l’autre, la santé. Un chemin que le PDG a refusé de prendre pour l’instant, estimant que l’entreprise était trop fragile.
Destruction d’emplois
Pendant une période d’au moins trois ans, le PDG a ainsi écarté une p