Les émissions de scope 3, un indicateur toujours peu lisible pour les investisseurs
Publié le 23 janvier 2023
Microsoft aurait réduit de près de 50% ses émissions de scope 3 entre 2017 et 2019, tandis qu’Alphabet aurait multiplié les siennes par cinq sur la même période. L’écart s’explique-t-il par des décisions stratégiques passées inaperçues ? Il est probable que non : des chercheurs ont examiné les données de scope 3 reportées au Carbon Disclosure Project (CDP), repérant ces variations temporelles et intra-sectorielles. Elles menacent de limiter la portée des nouvelles règles sur le reporting climat des entreprises, ainsi que la fiabilité des efforts de transparence exigés des investisseurs.
Les travaux sur les données du CDP, pour la période 2015-2020, ont été réalisés par une équipe franco-américaine et présentés lors de la conférence de la Banque de France sur les avancées de la recherche en finance verte le 14 décembre 2022. Leur étude entendait évaluer l’impact des données des émissions de scope 3 sur les conditions d’emprunt des entreprises.
Risque sur la qualité des donnéesLes chercheurs ont pointé plusieurs facteurs alimentant un manque de lisibilité. D’une part l’absence de reporting pour des sous-catégories influentes. Mais aussi des réallocations et des réajustements du périmètre de calcul bouleversant les données d’une année sur l’autre ou conduisant à de grands écarts entre des entreprises d’un même pays et d’un même secteur. Devant ce casse-tête, les ins
