De l’eau à perte de vue. La province chinoise du Guangdong fait face à des pluies diluviennes qui pourraient être à l’origine des “inondations du siècle” selon les autorités locales. Placée en alerte rouge, soit le niveau le plus élevé, durant quelques heures, la zone est surveillée attentivement face à un risque de crues “très élevé” après plusieurs jours de précipitations intenses accompagnées d’orages et de vents violents.
Floods swamped cities in southern China’s densely populated Pearl River Delta following record-breaking rains, sparking worries about the region’s defenses against bigger deluges induced by extreme weather events https://t.co/VBLQVuduSR pic.twitter.com/xWPjfZr3uo
— Reuters (@Reuters) April 22, 2024
La situation, qui dure depuis le 18 avril, a d’ores et déjà entraîné la mort de quatre personnes. 100 000 habitants de cette région côtière comptant des dizaines de milliers d’usines tournées vers l’export, ont par ailleurs été évacués. Les fortes précipitations en Chine ne sont pas inhabituelles, en particulier l’été. Mais le pays fait face ces derniers mois à des conditions météorologiques extrêmes, exacerbées par le changement climatique selon des scientifiques.
L’Asie du Sud-Est en surchauffe
Plus au Sud, ce sont au contraire des températures caniculaires qui terrassent les voisins de l’empire du Milieu. 40°C à Naypyidaw, la capitale de la Birmanie, jusqu’à 37°C dans plusieurs régions de la Malaisie, 43°C dans des provinces thaïlandaises… Aucun pays de l’Asie du Sud-Est n’échappe à la chaleur extrême qui dure depuis plusieurs semaines. Dès début avril, les Philippines étaient contraintes de fermer près de 4 000 écoles pour protéger les élèves et le personnel éducatif.
#Asian heatwave (1/2).#Thailand 🇹🇭 41.5°C Phetchabun#Vietnam 🇻🇳 40.5°C Xiangyang [national record broken yesterday]#Laos 🇱🇦 40.0°C Vientiane ➡️ monthly record#Japan 🇯🇵 29.3°C Hyuga ➡️ 0.4°C below the March national record for mainland Japan. 94 monthly records broken! pic.twitter.com/up8LY8PNso
— Thierry Goose (@ThierryGooseBC) March 23, 2023
Plus de trois semaines plus tard, les températures extrêmes persistent dans l’archipel. Lundi 22 avril, la ville d’Iloilo a déclaré “l’état de catastrophe” face à une pénurie d’eau potable, rapporte Le Monde. Du côté de la Thaïlande, une quinzaine de provinces devraient quant à elles subir un “index de température dangereux” jusqu’à la fin du mois selon le service de météorologie local. Le pays, dont les niveaux de pollution de l’air se sont fortement aggravés sous l’effet de la chaleur, a enregistré une hausse record de sa consommation d’électricité selon RFI. En cause, le recours massif à la climatisation entraînant des coupures de courant.
Neuf millions de personnes touchées
Engendrés en partie par le phénomène El Niño, ces événements extrêmes se rapprochent dangereusement des records historiques relevés en 2023 dans cette région du monde. L’année dernière, c’est d’ailleurs le continent asiatique qui a été le “plus touché par les catastrophes” liées à la météo selon un nouveau rapport des Nations Unies. L’impact des vagues de chaleur y devient de plus en plus sévère, souligne l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM), ajoutant que la fonte des glaciers menace la sécurité hydrique de la zone.
En outre, l’Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l’année dernière de près de 2°C supérieures à la moyenne de 1961 à 1990. “Les conclusions du rapport donnent à réfléchir”, a déclaré la cheffe de l’OMM. “De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d’une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes”, souligne le rapport.
L’année dernière, 79 catastrophes associées à des aléas hydrométéorologiques ont été signalées en Asie. Parmi celles-ci, plus de 80% étaient des inondations et des tempêtes, qui ont fait plus de 2 000 morts. Neuf millions de personnes ont été directement touchées. “Il est impératif que nos actions et stratégies reflètent l’urgence de cette époque”, rappelle Celeste Saulo, directrice de l’OMM. “Réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter à l’évolution du climat est une nécessité fondamentale”.