La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux : une jeune femme fait irruption dans une banque libanaise où elle a près 20 000 dollars en dépôt. Elle en a besoin pour soigner sa sœur, en phase terminale d’un cancer, mais le banquier ne veut pas lui donner plus de 200 dollars. Alors elle braque la banque pour récupérer son argent et part avec 13 000 dollars.
Depuis un mois, ils sont trois à avoir agi de cette façon pour forcer leurs banques à leur donner ce qui leur appartient. En toute illégalité, celles-ci bloquent les retraits et font payer à leurs clients leurs pertes. Le secteur bancaire aurait perdu 72 milliards de dollars avec la dévaluation de la monnaie. Du coup, les épargnants ont droit à 200 ou 300 dollars de retrait maximum à condition d’accepter une décote de 80 %. Concrètement s’ils retirent 20 dollars, ils sont débités de 100 dollars.
Ruinés, impuissants, les Libanais qui avaient de l’épargne dans les banques du pays ont d’abord essayé d’agir par voie judiciaire. Mais les juges refusent les plaintes des déposants et le gouvernement n’a pris aucune mesure de protection des épargnants. Il n’a pas non plus mis en œuvre la réforme du secteur bancaire qui permettrait au pays d’obtenir l’aide du Fonds monétaire international (FMI).
Des fortunes colossales placées à l’étrangerLes Libanais s’enfoncent toujours plus dans la crise mais cela n’empêche pas