86,8 milliards de profits cumulés en 2021 pour les cinq plus grandes compagnies pétrolières occidentales (BP, Chevron, Exxon, Shell, Total). Ces bénéfices n’ont pas manqué de faire quelques vagues, alors que la crise de l’énergie bat toujours son plein. Leurs actionnaires s’en plaignent peu, mais scrutent néanmoins les plans stratégiques, pour vérifier que les majors ne profitent pas de l’embellie pour reprendre de mauvaises habitudes, et hypothèquent ainsi leurs objectifs de transition.
Bien davantage encore que dans d’autres secteurs, les géants pétroliers consentent de généreux efforts pour fidéliser leurs actionnaires. ExxonMobil, secoué par une fronde au printemps 2021 après une année de vache maigre, a ainsi annoncé un plan de rachat d’actions de 10 milliards de dollars. Cela représente moins de 20% des flux de trésorerie générées par ses activités, qui permettent aussi d’entamer le dégonflement de la dette.
Désendettement, rachats d’actions et dividendes généreux redonnent de l’allure aux valeurs pétrolières sur les marchés. L’action Chevron a par exemple atteint un plus haut historique au début du mois de février, tandis que la plupart de ses concurrents retrouvent les niveaux de leur dernière période faste (2011-2014).
La tentation des décisions regrettablesDans ce contexte favorable, les dirigeants affichent néanmoins leur retenue. BP a accompagné la présent