Le Label ISR entre normalement dans sa dernière ligne droite. La consultation sur le référentiel présenté en avril dernier s’est achevée, le comité planche désormais sur la version finale qu’il proposera cet été au ministère de l’Économie et des finances, son propriétaire. Les nouveaux critères du label permettent un toilettage certain du dispositif qui n’avait pas bougé depuis plusieurs années. Mais plusieurs critiques récurrentes se font entendre, notamment sur la grande nouveauté de cette réforme qui consiste à assortir le label ISR d’une liste d’exclusions.
"Dans les réponses qui ont été publiées, on voit une opposition forte d’acteurs comme Amundi ou l’AFG (Association française de la gestion financière, ndr) à des points du référentiel qui pourtant lui redonnaient de la crédibilité", déplore ainsi Lara Cuvelier, chargée de campagne investissements durables chez Reclaim Finance. Amundi, qui détient 112 fonds labellisés ISR pour 236 milliards d’euros d’encours, s’inquiète de la réduction de l’univers d’investissement que les nouveaux critères pourraient induire. La société de gestion estime que 70% des entreprises d’un indice type CAC60 et 93% de celles du MSCI ACWI seraient exclues. "Amundi considère que les nombreuses exclusions obligatoires liées aux piliers "plan de transition" et "environnemental" s’opposent au besoin de réallocation du capital vers des entreprises