Plongés respectivement dans un marasme financier et une crise politique, Crédit Suisse et le gouvernement de l’Équateur peuvent au moins se féliciter d’avoir contribué à la conclusion d’une transaction marquante en matière de gestion de la dette publique. Le pays d’Amérique du Sud vient de négocier le quatrième "debt-for-nature swap" consacré à la protection des écosystèmes marins, après les Seychelles, le Belize et la Barbade. L’opération a été conclue quelques jours avant l’ouverture du "Sommet pour un nouveau pacte financier mondial" à Paris les 22 et 23 juin, une conférence internationale qui cherche de nouveaux outils pour résoudre le problème de la dette publique des pays les plus vulnérables, tout en assurant la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la biodiversité. Elle renforce l’intérêt pour un outil qui pourrait aider d’autres pays émergents en difficultés financières à préserver des objectifs environnementaux ambitieux.
Le debt-for-nature swap conclu par l’Équateur prévoit le rachat de 1,63 milliard de dollars de de ses obligations à 40% de leur valeur faciale, financé par l’émission de blue bonds par une entité ad hoc, qui concède ensuite un prêt au pays. Il doit notamment alimenter des programmes de conservation dans la zone des îles Galapagos, à raison de 12 millions de dollars par an ainsi que 5 millions de dollars annuels pour l’abondement