Les tensions dans la chaîne alimentaire se multiplient. En Europe, les industries agroalimentaires se mettent en ordre de bataille pour faire face à la pénurie d’huile de tournesol, l’Ukraine, principal producteur, ne pouvant plus en fournir. Mais se tourner vers l’huile de palme, l’un des substituts possibles, risque de s’avérer difficile. Le gouvernement indonésien a décidé d’interdire les exportations pour préserver la demande locale. La pression sur les prix en raison de la demande internationale s’était traduite par des pénuries dans le pays, pourtant l’un des plus gros producteurs au monde.
Pour Stéphane Audrand, consultant indépendant spécialisé en maîtrise des risques des secteurs sensibles, la décision de l’Indonésie apporte la preuve que "une fois de plus, dans un système libéral de marché, même quand votre pays est un gros producteur, vous n’êtes pas à l’abri de pénuries", écrit-il sur LinkedIn. Les producteurs locaux préféraient répondre à la demande internationale et bénéficier du contexte de prix élevés, qu’à la demande locale, les Indonésiens ne pouvant pas suivre. Des émeutes ont même éclaté dans le pays.
Ces pénuries qui en entraînent d’autres, risquent de ne pas être un événement isolé. "Vu le contexte climatique, la production agricole mondiale va devenir de plus en plus anarchique", rappelle le consultant. L’interdépendance entre les pa