La bourse n’a pas acheté le modèle EDF. Après son introduction en 2005, le prix de l’action d’EDF est monté pendant deux-trois ans, avant de ne plus jamais cesser de sombrer. Trop endettée, contraint par un niveau de prix insuffisant imposé par l’actionnaire public, enchaînement de difficultés industrielles sur ses activités nucléaires… EDF semble n’avoir jamais réellement convaincu les investisseurs. Son cours de Bourse est passé de 73 euros à son apogée fin 2007, à moins de neuf euros le 7 juillet 2022. Après plusieurs mois de rumeurs lancinantes, le gouvernement a décidé de tourner la page de la privatisation et de réintégrer le fournisseur d’électricité dans le giron public.
Reste cependant à déterminer quel modèle industriel l’État souhaite mettre en place. Les syndicats d’EDF, s’ils ne sont pas défavorables à une nationalisation, posent des conditions. La fédération chimie-énergie de la CFDT craint toujours un démantèlement du groupe "dont les objectifs seraient capitalistiques et non pas portés par un véritable projet industriel inscrit dans les objectifs de la transition écologique", explique le syndicat.
Cap nucléaire mais projet industriel inconnuLe projet industriel, pour le moment, se résume au renforcement des capacités nucléaires françaises, l’atome étant devenu l’alpha et l’omega du gouvernement français en termes de souveraineté énergétique et de trajec