Redresser une entreprise de service public en pleine crise n’est jamais tâche facile. Pour André de Ruyter, PDG d’Eskom, elle a failli s’avérer fatale. Lassé du manque de soutien des responsables politiques, il a raconté au Financial Times avoir été victime d’une tentative d’empoisonnement au cyanure le jour de l’annonce de sa démission. Une illustration de la gravité de la crise que traverse l’Afrique du Sud qui a subi, selon sa banque centrale, plus de 100 jours de coupures de courant en 2022. Au point que les partis d’opposition ont organisé des manifestations fin janvier 2023 notamment contre les jours de délestage en série. Les défis pour la mise en place du premier partenariat pour une transition énergétique juste (JETP par son acronyme anglais) conclu à la COP26 se révèlent donc immenses.
Le JETP consiste en une promesse de financement de 8,5 milliards de dollars signée par des pays donateurs, en l’occurrence la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis. En contrepartie, l’Afrique du Sud s’engage à présenter un plan d’investissement permettant une diminution rapide du recours au charbon, en garantissant la meilleure prise en compte possible des enjeux de justice sociale soulevés par cette transition.
Sur le terrain, le succès de cette nouvelle expérimentation en finance climat repose sur Eskom, la société nationale de production et distribution d’électricité. A