L’ESG est devenu un véritable enjeu politique aux États-Unis. À tel point que des entreprises sont prises à partie par des élus généralement républicains qui les accusent de ne pas respecter leurs obligations fiduciaires. BlackRock et Vanguard, les deux plus grands gérants d’actifs mondiaux avec respectivement 8 000 et 7 100 milliards de dollars sous gestion, se retrouvent chacun à sa manière confronté à la polémique. BlackRock est ainsi interpellé par un investisseur activiste en raison de sa stratégie durable.
Bluebell Capital, qui s’était fait connaître en France en obtenant la démission d’Emmanuel Faber à la direction de Danone, réclame cette fois la tête de Larry Fink. Dans une lettre envoyée au gérant d’actifs, l’activiste britannique accuse le PDG de BlackRock "d’hypocrisie apparente" sur sa politique climatique, en estimant notamment que la société a changé d’avis sur le charbon. Selon Bluebell, ces allers-retours ont politisé le débat sur l’ESG et causé un dommage de réputation au gérant d’actifs. Ironiquement, BlackRock a justement été mis sur liste noire par l’État de Louisiane en raison de sa politique climatique qui "écrase notre industrie de l’énergie fossile", dixit John Schroder, le trésorier de la Louisiane.Â
Risquer de faire le jeu des anti-ESGPour Thomas O’Neill, fondateur et dirigeant du think-tank britannique Universal Owner Initiatives et cofondateur dâ€