Un journaliste financier devrait se garder de propager des rumeurs sur Twitter : c’est la leçon apprise par David Taylor, du média public australien ABC, qui alertait début octobre "qu’une grande banque se trouvait au bord du précipice". Son message a provoqué une chute de l’action Crédit Suisse, la piste la plus probable identifiée par beaucoup d’observateurs. L’épisode souligne l’étendue des difficultés que traverse l’établissement de Zurich, dont les dirigeants envisagent de s’éloigner des activités les plus risquées afin de rebâtir sa santé financière et sa réputation.
Archegos, Greensill, "tuna bonds" au Mozambique, titrisation de prêts pour des yachts d’oligarques russes… Crédit Suisse a enchaîné depuis près d’une décennie les montages financiers exotiques et les vrais scandales. Ils ont placé la banque dans le collimateur des autorités judiciaires et des régulateurs locaux et internationaux, en sus de provoquer des pertes parfois considérables.
Ventes d’actifs et licenciementsCette série de déboires est en partie le fruit de problèmes de gouvernance, qu’une enquête interne après l’affaire Archegos a étalé au grand jour, en particulier des failles profondes dans le contrôle interne. Le départ de l’ancien PDG Tidjane Thiam en fût un symbole teinté de scandale. Poussé à la démission pour avoir fait suivre un ancien employé, il avait, selon une enquête du New