L’Europe se dirigeait-t-elle vers un "Lehman Brothers de l’énergie" ? L’expression du ministre finlandais de l’économie Mika Lintila début septembre a été abondamment reprise alors que les signaux d’alerte se multipliaient. Dans leur sillage, les gouvernements de l’Union européenne ont été forcés à déployer à nouveau les grands moyens pour éviter des faillites en série chez les énergéticiens, allant jusqu’à la nationalisation. Leur interventionnisme pourrait entraîner une redéfinition majeure des mécanismes des marchés de l’énergie.
Les évènements de la rentrée ont ravivé la crise de l’énergie qui touche l’Europe. Suite à l’envolée des cours provoquée par l’arrêt du gazoduc Nord Stream 1, les gouvernements suédois et finlandais ont ainsi dû débloquer en urgence 32 milliards d’euros de facilités de crédit pour éviter une crise de liquidité sur le principal marché organisé de Scandinavie. En Allemagne, après un premier plan de sauvetage en juillet, Berlin a procédé à la nationalisation d’Uniper (pour un coût total de près de 29 milliards d’euros selon le Financial Times) et d’un autre fournisseur, au bord de l’insolvabilité en raison des pertes liées à l’achat de gaz naturel devant se substituer aux livraisons russes.
Une addition salée pour les gouvernements européensLes mesures de protection des consommateurs et des plans de sauvetage pour les énerg