Plus de 1100 points de données pour chacune des 50 000 entreprises concernées : lorsque la directive CSRD (Corporate sustainability reporting directive) sera intégralement entrée en vigueur, ce seront plusieurs dizaines de millions de données qui seront transmises par les sociétés et que les analystes ESG devront ingurgiter avant de produire un avis. Une tâche dont le cerveau humain ne peut s’acquitter seul. Depuis quelques années, fintechs et agences de notation réfléchissent à la manière d’utiliser au mieux les outils d’intelligence artificielle (IA) dans le domaine extra-financier. Des travaux qui se sont accélérés depuis quelques mois avec l’explosion de l’IA générative et des grands modèles de langage (large language model ou LLM), tels que ChatGPT.
Il s’agit tout d’abord de collecter plus facilement les informations extra-financières, qui sont loin d’être toujours purement quantitatives. "Les données présentes dans les rapports annuels des sociétés sont inexploitables dans des modèles car non structurées", explique Pierre-Olivier Haye, co-fondateur de chief technology officer d’Iceberg Data Lab. La fintech française spécialisée dans la donnée environnementale vient de lancer un outil directement inspiré de ChatGPT mais dédié aux sujets de durabilité. "Plutôt que de pratiquer le dumping social en s’implantant dans des pays à faible coût de main d’œuvre pour collecter ces informati