Le cœur du sujet de la finance verte est double. Il s’agit d’abord de réallouer le capital vers la transition et de mieux capturer les risques liés au dérèglement climatique et à la perte de biodiversité. Mais il faut que le système soit crédible. Il ne peut l’être que si on a une définition harmonisée de ce dont on parle au moins au niveau européen, et peut-être au niveau international demain. Sinon, lorsqu’un investisseur suédois veut investir dans un projet vert en Espagne, s’il n’y a pas de définition commune du vert, cela bloque le marché et la crédibilité des engagements.
Deuxième élément, c’est la transparence sur ce qui se fait vraiment. Quand vous ajoutez la définition harmonisée, c’est la taxonomie européenne, et les exigences de transparence, c’est le reporting extra-financier, vous avez deux briques de base qui commencent à rendre crédible la réallocation du capital.
Mais il vous manque une troisième brique qui n’est pas encore sur la table, mais qui arrive. Elle consiste soit à changer des règles prudentielles pour rendre moins cher de financer du vert ou plus cher de financer ce qui n’est pas vert. Ou alors – et, à la fin, on fera peut-être les deux -, cela peut être la pression des banquiers centraux et des régulateurs qui, progres