ESG et Objectifs de développement durable (ODD) sont-ils compatibles au sein d’une même stratégie d’investissement ? C’est l’une des questions que soulève un rapport récent sur les dynamiques structurant l’allocation du capital des investisseurs institutionnels dans les marchés émergents et frontières, réalisé par le cabinet sud-africain Intellidex. Produit à la demande du ministère des affaires étrangères britanniques, il dresse le constat d’une frilosité toujours importante, qu’une vision peu nuancée de l’ESG ne fait que renforcer.
Le rapport se base sur une série de plus de 60 interviews réalisés auprès d’investisseurs institutionnels au sens large, puisque sont aussi inclus les fondations et les fonds souverains. Il limite sa définition des marchés émergents et frontières aux pays inclus dans les indices correspondants de MSCI, qui sont largement tournés vers une poignée d’économies asiatiques. Chine, Taïwan, Inde et Corée du Sud représentent ainsi plus de 60 % du MSCI Emerging Markets Equities Index, le Vietnam comptant pour près de 30 % de l’équivalent Frontier Markets.
La construction de ces indices peut déjà se heurter aux règles d’allocation des investisseurs institutionnels, ils offrent cependant un cadre régulé sur un marché organisé. L’origination directe de financements de projets ou d’entreprises est une affaire autrement plus complexe. La plupart des investi