Publié le 01 mars 2017
Présidentielle 2017
Agriculture : que proposent les candidats à la présidentielle ?
C’est un passage obligé pour les candidats à l’élection présidentielle. Les prétendants – hormis Jean-Luc Mélenchon, qui a décidé de le boycotter – se rendent au Salon de l’Agriculture, ouvert depuis quelques jours à Paris. Interdiction des OGM, agroécologie ou "patriotisme économique"... Que proposent-ils sur le sujet ?

Geoffroy Van Der Hasselt / AFP
Benoît Hamon : transition agricole
"J’interdirai immédiatement les pesticides dangereux et les perturbateurs endocriniens", martèle depuis le début de sa campagne Benoît Hamon.
Le candidat PS prévoit également une application stricte du principe de précaution et souhaite conditionner les subventions de la PAC (politique agricole commune de l’Union européenne) "au respect de hautes exigences en la matière".
Benoît Hamon prévoit un programme d’investissement de 5 milliards d’euros pour financer une transition agricole basée sur le développement intensif du bio, celui des circuits-courts et des coopératives.
Le candidat socialiste veut également conditionner l’attribution du foncier à l’agriculture biologique et à l’agroécologie.
Emmanuel Macron : un plan "d’investissement d’avenir agricole"
"L’urgence est d’améliorer les conditions de vie des agriculteurs français", estime Emmanuel Macron. Le candidat d’En marche mise sur un "programme d’investissement d’avenir agricole" de 5 milliards d’euros sur 5 ans.
Il souhaite que les subventions de la PAC envers les agriculteurs soient plus flexibles. "Certaines années appellent moins d’aides, quand les prix des matières agricoles sont suffisamment élevés. En revanche, en période de crise, nous devons pouvoir intervenir plus massivement." Le but : protéger les agriculteurs contre "la volatilité des prix agricoles".
L’ancien ministre de l’économie veut mieux récompenser les agriculteurs qui se lancent dans des projets environnementaux. Il y dédie 200 millions d’euros par an.
Il souhaite que 50% de l’alimentation dans la restauration collective soit issue de l’agriculture biologique.
Jean-Luc Mélenchon : le candidat de l’agroécologie
Le candidat de la France insoumise se dit favorable à une "agriculture écologique et paysanne". Son credo : "produire mieux pour mieux se nourrir".
Il entend interdire les pesticides, "instaurer une agriculture diversifiée et écologique" et "promouvoir les arbres fruitiers dans les espaces publiques".
Un objectif : 100% d’alimentation issue de l’agriculture biologique dans la restauration collective.
Jean-Luc Mélenchon fustige "l’agro-business" : il veut stopper les projets de "fermes usines", plafonner les marges de la grande distribution et interdire les ventes à perte pour les agriculteurs. Le candidat se tourne vers les circuits courts, la vente directe et la transformation sur place.
Marine Le Pen : patriotisme économique
La candidate du Front national applique le "patriotisme économique", concept au cœur de son programme, aux "produits agricoles français". Il s’agit, pour les marchés publics, de privilégier les produits "de nos paysans et de nos pêcheurs".
Marine Le Pen souhaite imposer une traçabilité de "l’origine géographique et du lieu de transformation sur l’étiquette". Objectif : garantir la transparence pour les consommateurs.
L’eurodéputée veut appliquer le principe de précaution en interdisant les OGM.
De manière générale, elle veut favoriser les circuits courts et sortir de la PAC (politique agricole commune de l’Union européenne) pour créer une PAF (politique agricole française).
Enfin, concernant l’agriculture biologique, rien n’est mentionné.
François Fillon : réduction des charges
"La situation de détresse des agriculteurs français est pour moi un vrai crève-cœur", a estimé François Fillon le premier jour du Salon de l’Agriculture.
Le candidat Les Républicains a un credo : la réduction des charges pour les entreprises agricoles. Il prévoit une baisse de 40 milliards "de charges et d’impôts" pour que les agricultures puissent "enfin vivre décemment de leur travail".
Le député de la Sarthe veut également réduire les normes pour "libérer l’agriculture". Il souhaite "simplifier drastiquement le droit des entreprises agricoles".
Autre mesure phare : la suppression du principe de précaution, lié notamment aux OGM. Il prévoit de rendre obligatoire l’évaluation, par une étude d’impact "des conséquences de toute décision publique, y compris en matière de politique sanitaire et environnementale".
Enfin, concernant l’agriculture biologique, rien de précis n’est mentionné.