Près de 2000 directeurs généraux ont quitté leurs fonctions à la tête des entreprises américaines, selon une étude d’un cabinet de recrutement. En cause, la pression toujours plus forte de la performance à court terme, qui pousse les conseils d’administration à rechercher la perle rare. Mais aussi les risques pesant sur l’économie qui feraient fuir une partie des dirigeants.
Du jamais vu. Le turnover des directeurs généraux des entreprises américaines a atteint des sommets cette année, selon le cabinet de recrutement américain Challenger, Gray & Christmas qui compile les changements de dirigeants depuis 2002. En tout, 1991 "CEO" ont quitté leurs fonctions entre janvier et novembre 2024, en hausse de 16% par rapport à la même période l’année dernière. En onze mois, le turnover dépasse même celui sur l’ensemble de l’année 2023 (1914 départs) qui avait déjà établi le précédent record.
La tendance est identique pour les seules entreprises cotées, qui ont-elles-aussi vu les chefs déserter. David Calhoun a quitté Boeing en mars pour laisser la place à Robert Ortberg, Carlos Tavares a été débarqué de Stellantis qui détient la marque américaine Chrysler, Laxman Narasimhan a été remplacé par Brian Niccol à la tête de Starbucks en août… En tout, 327 directeurs généraux de groupes cotés ont quitté le navire cette année, contre 300 sur l’ensemble de l’année. Là encore, 2024 dépasse le précédent record établi en 2019, avec 311 départs.
Quête de performance à court terme
L’une des raisons expliquant ces départs en série tient à la quête de performance à court terme toujours plus forte, spécialement dans un marché financier américain dominé par les "magnificent seven" (les sept magnifiques). Ces sept entreprises de la tech (Alphabet, Amazon, Apple, Microsoft, Nvidia, Tesla, Meta)