Paradoxe dans les assemblées générales françaises. L’année 2020 a marqué un tournant pour l’engagement actionnarial dans les grands groupes, les investisseurs se montrant de plus en plus enclins à utiliser cet outil puissant pour transformer les entreprises. Et pourtant, la tenue des AG à huis clos, en raison de la crise sanitaire, s’est traduite par une sévère réduction des débats entre actionnaires et management des entreprises.
Selon le cabinet Capitalcom, qui a suivi les assemblées générales des entreprises du CAC 40, la durée moyenne a été réduite de près d’une heure. De 2h30 à 2h45 en moyenne, les AG à huis clos sont passées à une durée autour de 1h40. Les entreprises ont resserré les débats, en faisant notamment intervenir à la tribune moins de membres de la direction, avec quatre intervenants en moyenne cette année, contre cinq les années précédentes.
La session de questions-réponses a également été tronquée, du fait de la tenue virtuelle des réunions. Selon Capitalcom, des actionnaires ont même qualifié les AG 2020 de "squelettiques". "Ce sont des AG où l’on n’a pas pu exprimer l’âme des dirigeants", résume Caroline de la Marnierre, présidente et fondatrice de l’agence de conseil.
11 minutes de débatLes débats entre les actionnaires et la direction n’ont duré que 11 minutes cette année, contre 46 minutes habituellement. Capitalcom relève toutefois de grosse