Glencore a surfé sur le contexte économique pour réaliser en 2022 les meilleurs résultats de son histoire. De généreux dividendes qui n’ont pas suffi à éteindre la fronde d'une partie de ses actionnaires à son Assemblée générale le 26 mai. Près d’un tiers d’entre eux ont rejeté la stratégie climat de la direction et appelé à trancher le destin des mines de charbon. L’hypothèse d’une scission se fait de plus en plus en probable.
A rebours de ses concurrents comme Rio Tinto et BHP, Glencore a refusé de se désengager du charbon thermique, récupérant même certaines de leurs mines. Devenu le premier producteur hors Chine et Inde, le groupe a vu sa persistance récompensée puisque cette activité a représenté la moitié de ses revenus l’an dernier.
La fermeté des dirigeants face aux actionnairesCette stratégie inquiète cependant ses investisseurs depuis plusieurs années, soucieux de voir l’entreprise capitaliser sur ses activités en lien avec la transition énergétique. Glencore est ainsi un producteur important de nickel, de cuivre et de cobalt. Le fonds activiste Bluebell Capital, qui a participé au départ d’Emmanuel Faber chez Danone, a lancé en 2021 une campagne en faveur d’une scission des activités de charbon thermique.
La demande a été rejetée en bloc par les dirigeants, emmenés par le PDG Gary Nagle, promu en 2020 après avoir été responsable des activités charbon.