Déjà déstabilisé par la pandémie de COVID, le transport maritime qui fait transiter 90 % de l’économie mondiale, devient surexposé à des risques de toute nature. Le gigantisme des navires, les volumes transportés (11 000 millions de tonnes par an) posent des problèmes climatiques, environnementaux et de maitrise de ses approvisionnements qui viennent par bateau de l’autre bout du monde.

Les routes maritimes sont de plus en plus risquées. Le Canal de Panama s’assèche inexorablement, le Canal de Suez est devenu dangereux à emprunter, les navires servant de cibles aux rebelles Houtis du Yemen qui attaquent les navires occidentaux pour soutenir les Palestiniens depuis octobre 2023. Le gigantisme croissant des bateaux et l’augmentation constante du volume de containers transportés amènent de nouveaux risques qui pèsent sur les producteurs comme sur les donneurs d’ordre.

Carburants verts : promesses solides ou risques de greenwashing ?

Le transport maritime est un facteur majeur d’émissions de CO 2. « Si c’était un pays, il serait parmi les dix premiers émetteurs mondiaux » expliquait le rapport « Green Shipping Challenge » publié à la COP 27. Le phénomène est aggravé par l’augmentation constante des volumes de frêt. La voie de sortie choisie par le secteur est le verdissement des carburants utilisés. En juillet 2023, l’Organisation Maritime Internationale (OMI) s’est donné pour objectif de réduire l’intensité carbone de 40 % d’ici 2030 par rapport à 2008.

Pour que cela soit possible, il faudrait que 5 % à 10 % de la flotte maritime mondiale devienne neutre en carbone. L’OMI vise à réduire les émissions totales de CO2 de 20 % (en s’efforçant d’atteindre 30 %) d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2008, et de 70 à 80 % d’ici 2040. La prochaine revue est en 2028. Les carburants plus durables recommandés sont le méthanol (émissions plus faibles) et l’ammoniac (émissions proches de zéro), produit via l’électricité verte (grâce à l’hydrogène vert), et soutenu par l’énergie éolienne à bord des navires.

Une transition gérable financièrement

La transition du secteur n’est pas un obstacle à la rentabilité. Selon une étude réalisée par l’agence de notation CE Delft, les coûts associés aux réductions d’émissions, seraient gérables. Réduire de moitié les émissions d’ici 2030 n’ajoutera qu’environ 10 % au coût total des opérations de transport maritime.

11 000 M de tonnes
Le poids des marchandises transportées chaque année.
37 %
Le nombre des compagnies maritimes qui ne publient pas de données ESG.
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