Publié le 17 décembre 2020
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
[La vidéo des solutions] Pour Noël, les jouets cassés reprennent vie grâce à la plateforme d'impression 3D Toy Rescue
Une Barbie sans bras, un Rex boiteux, une Gameboy silencieuse... Et si, au lieu de jeter ces jouets cassés, vous les répariez ? La société Dagoma a lancé l'opération Toy Rescue et permet, grâce à l'impression 3D, d'obtenir les pièces détachées des 100 jouets les plus vendus des 30 dernières années et cela gratuitement. Une manière de lutter contre le gaspillage immense lié à ce secteur et de mettre en avant la réparabilité comme issue de la crise écologique.

@Dagoma
Qui pensait qu’en arrivant à Roubaix, dans l’ancienne usine de la Redoute, nous allions découvrir les trésors du Père Noël le plus écoresponsable de France ? Sur les étagères de la société spécialiste des imprimantes 3D, Dagoma, trônent les jouets les plus populaires de notre enfance. Une Barbie mâchouillée par un chiot, un Rex sans pattes, un Wolverine qui a perdu ses griffes, un Spiderman décapité… Tous ces précieux objets étaient pourtant il y a encore quelques mois, voués à finir leur vie au fond d’une poubelle. Dagoma a trouvé la solution pour réparer nos jouets préférés.
"On s’est rendu compte que 40 millions de jouets sont jetés chaque année en France car il n’existe pas de pièces détachées des jouets", constate Florent Vanhove, Développeur d'idées chez Damoga. "On a travaillé avec une équipe de designers pour rechercher et dessiner toutes les pièces des 100 jouets les plus vendus des 40 dernières années, du Monopoly à M. Patate. On a créé la plateforme Toy Rescue qui permet de télécharger gratuitement les pièces détachées des jouets qui sont cassés pour pouvoir les réimprimer en 3D", explique Florent Vanhove.
Des filaments issus de l'amidon de maïs
Plus de 5 000 pièces ont ainsi été imprimées. "La plateforme Toy Rescue a plusieurs fonctions. On peut télécharger et imprimer la pièce si on a une imprimante 3D chez soi mais on peut aussi faire la demande auprès de la communauté Dagoma et c’est une personne détentrice d’une imprimante 3D qui va vous envoyer la pièce, gratuitement", avance Florent Vanhove, qui dit être fier de la solidarité qui a émané de ce projet.
Il faut dire qu’en voyant les jouets prendre vie sous les coups de l’imprimante 3D, la magie de Noël opère. D’autant que les filaments utilisés pour imprimer sont issus d’amidon de maïs, donc d’origine végétale. Avec cette opération, Dagoma, qui ne retire aucun intérêt financier, espère ainsi mettre en avant les avantages écologiques et économiques de l’impression 3D. Et ce coup de communication pourrait faire des émules.
Les fabricants de jouets voudraient relocaliser
La société affirme en effet avoir été contacté par plusieurs fabricants et distributeurs de jouets qui "commencent à imaginer la conception de jouets directement en France à partir de l’impression 3D". Le Covid-19, qui a montré les difficultés de sécuriser une chaîne d’approvisionnement éclatée à l’autre bout du monde, a eu l’effet d’un accélérateur. "Cela va permettre aux professionnels de relocaliser leur production, de la maîtriser et de pouvoir la faire évoluer rapidement", explique Florent Vanhove. Et la sucess story ne s’arrête pas aux jouets.
Dagoma a parallèlement lancé la plateforme Happy 3D en collaboration avec Boulanger, dédié à la réparation de l’électroménager. Poignée de porte de réfrigérateur cassé, roulettes manquantes sur l’étendoir à lingue, bouton perdu sur la machine à café… L’imprimante 3D est une des solutions pour donner une seconde vie aux objets, et penser différemment. "On a été habitué à entendre que c’était plus cher de réparer donc qu’il fallait mieux jeter et acheter du neuf. C’est une aberration qui doit prendre fin", défend Dagoma.
Marina Fabre, @fabre_marina