Publié le 05 avril 2016
GOUVERNANCE D'ENTREPRISE
Panama Papers : Société Générale parmi les banques les plus actives auprès de Mossak Fonseca
Nouvelle révélation dans le scandale des Panama Papers. Alors que Société Générale est citée depuis hier comme l’une des banques françaises ayant participé à la création de sociétés offshore, le consortium international du journalisme d’investigation (ICIJ) en révèle aujourd’hui toute l’ampleur.

François Guillot / AFO
La banque française se classe parmi les cinq banques les plus actives auprès du cabinet panaméen Mossak Fonseca. C’est en passant par cet intermédiaire que Société Générale a créé 979 sociétés offshore, entre 1977 et 2015, pour le compte de clients fortunés.
Société Générale côtoie ainsi HSBC (2 300 sociétés offshore), UBS (1 100) et Crédit suisse (1 105). Toutes trois sont poursuivies dans des affaires d’évasion fiscale.
Société Générale a agi loin de son siège parisien, à travers sa filiale luxembourgeoise, SG Bank & Trust, qui a contribué à la création des deux tiers des entités offshore, principalement dans les paradis fiscaux des Seychelles et des îles Vierges britanniques. Le reste a été commandé par la filiale suisse de la banque, SG Private Banking, qui les a enregistrées au Panama, et via sa filiale des Bahamas, SG Hambros Bank & Trust.
"Un client choyé"
"Chez Mossack Fonseca, la banque française est un client choyé. En témoigne cet e-mail de Mossack Fonseca, adressé le 19 mars 2010 à la filiale luxembourgeoise de la banque, la Société générale Bank & Trust Luxembourg : 660 dollars seulement pour une société au Panama, frais de mise à disposition de directeurs (prête-noms) inclus ! 10 % de réduction spéciale sur toutes les autres juridictions. Offre garantie quatre ans", dévoile le quotidien Le Monde.
Société Générale a réagi, dans un communiqué, à l'article du Monde. La banque précise que "le nombre de structures actives créées par l’intermédiaire du cabinet Mossack Fonseca pour les clients est de l’ordre de quelques dizaines". Elle assure que "ces sociétés sont gérées comme des structures totalement transparentes" et qu'elle a "pro-activement rappelé à ses clients la nécessité de se conformer aux obligations fiscales de leurs Etats de résidence".
Société Générale ajoute par ailleurs "opérer ses activités de banque privée exclusivement dans des juridictions ayant adopté la norme d’échange automatique de renseignements élaborée par l’OCDE intitulée Common Reporting Standard, permettant aux autorités fiscales d’avoir connaissance en toute transparence des comptes financiers détenus à l’étranger par leurs contribuables, qu’ils soient détenus directement ou par le biais de sociétés patrimoniales".