Publié le 08 juin 2018
FINANCE DURABLE
Deux tiers des pays du G20 appliquent les recommandations de la TCFD pour une finance durable
Alors que le G7 a fait l'impasse sur le climat, une étude publiée par des chercheurs britanniques met en avant le fait que deux tiers des pays membres du G20 ont déjà commencé à appliquer les recommandations de la TCFD (Task Force on Climate Related-Financial Disclosures) sur le reporting climat. La France se détache largement du peloton de tête, suivie par le Japon et l’Union européenne.

@Finance for Tomorrow
Présentées il y a à peine un an, les recommandations en matière de reporting climat de la TCFD (Task Force on Climate Related-Financial Disclosures), un groupe de travail placé sous l’égide du Conseil de stabilité financière du G20, tracent déjà leur sillon. Selon une étude du Cambridge Institute for Sustainable Leadership, publiée fin mai, deux tiers des pays du G20 - qui représente 85 % de l'économie mondiale - ont en effet commencé à les mettre en œuvre.
L'Australie, le Canada, l'Italie, l'Afrique du Sud, la Turquie et le Royaume-Uni ont ainsi mené (ou sont en train de mener) des consultations avec le secteur privé sur la finance durable. Sur la base de ces consultations, le Japon a publié des lignes directrices pour la mise en place d’un reporting volontaire.
La Commission européenne de son côté a élaboré un plan d'action visant à transformer en profondeur les pratiques financières au sein de l’Union avec l’objectif affiché de mettre les capitaux au service des objectifs environnementaux européens. Les trois axes de la réglementation proposée par Bruxelles concernent les obligations de reporting, les indices de référence utilisés pour mesurer la performance financière et l’obligation d’interroger les clients sur leurs préférences en matière de développement durable.
Soutenues par 250 organisations
Cette obligation de transparence s’inspire notamment de l’article 173 de la loi de Transition énergétique adoptée par Paris en 2015, en amont donc des recommandations de la TCFD. Cette inscription dans la loi d’un reporting climat obligatoire pour les investisseurs institutionnels fait de la France le pays le plus avancé sur le sujet.
A contrario, l’Indonésie, l’Arabie saoudite, la Corée, l’Inde, la Russie et l’Argentine n’ont pour l’instant pris aucun engagement. Le Brésil, le Mexique, la Chine, les États-Unis et l’Allemagne en sont simplement au stade de l’endossement politique de ces nouvelles règles du jeu financières. Au total, 250 organisations à travers le monde soutiennent les recommandations de la TCFD parmi lesquelles AXA, BNP Paribas, Crédit Agricole, Deloitte, EDF, Kering, LafargeHolcim, Saint-Gobain, Schneider, Société Générale, Solvay, Total, ou encore Veolia…
Le sommet du G7 qui s'est tenu au Canada vendredi 8 et samedi 9 juin a été l’occasion de rappeler les gouvernements à leurs engagements climatiques. En particuliers, 288 investisseurs institutionnels, représentant 26 000 milliards de dollars sous gestion, ont appelé les dirigeants du G7 à soutenir publiquement les recommandations de la TCFD. Ils leur demandent de s’aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris, de mettre fin aux subventions aux énergies fossiles et d'accélérer le financement de la transition bas-carbone.
Concepcion Alvarez @conce1
* actualisé le 11 juin 2018