Publié le 01 février 2022
ENVIRONNEMENT
Un oléoduc percé provoque une énorme fuite de pétrole dans l'Amazonie équatorienne
Un glissement de terrain a endommagé un oléoduc dans l'Amazonie équatorienne, provoquant une énorme fuite qui impacte plusieurs rivières et une réserve naturelle. La région avait déjà été touchée il y a deux ans après la rupture de deux oléoducs. Des milliers d'autochtones encore impactés se retrouvent de nouveau touchés par cette catastrophe.

@CONAIE
Les images sont impressionnantes. Un oléoduc non enterré qui traverse l’Amazonie équatorienne a été endommagé après des glissements de terrain et des chutes de pierre. Résultat : un jet ininterrompu de pétrole qui se déverse partout aux alentours, atteignant une réserve naturelle qui abrite une centaine d'espèces de mammifères (tapirs, cougars, ours, condors, etc.) et près de 400 espèces d'oiseaux mais aussi une rivière majeure de la région, source d’approvisionnement pour des milliers d’habitants.
La catastrophe s’est produite le 28 janvier, mais à ce jour, ni le gouvernement ni l'OCP, propriétaire de l’oléoduc, n'ont précisé la quantité de pétrole qui s'est ainsi déversée dans la nature. "Selon OCP, une roche a cassé le tuyau exposé. Était-ce un effondrement prévisible dans une zone très instable ? Est-ce une panne de fonctionnement qui a provoqué la chute du rocher ? La zone est-elle militarisée ? Nous exigeons la vérité. Combien de destructions supplémentaires dans la zone des oléoducs doivent se produire pour que la Cour constitutionnelle équatorienne se prononcent en faveur de milliers d'autochtones amazoniens ?" s’indigne la Confédération des nations indigènes équatoriennes, qui a partagé des vidéos chocs sur Twitter.
#Atencion
Fuertes imágenes del derrame de petróleo en el sector de Piedra Fina, límite de Napo y Sucumbíos, afectando las riberas del río Coca. NUEVAMENTE una rotura del @OCPEcuador.
Exigimos a @RecNaturalesEC @Ambiente_Ec @OCPEcuador @DEFENSORIAEC @DDHH_Ec atención inmediata. pic.twitter.com/mTjkYbula1— CONAIE (@CONAIE_Ecuador) January 29, 2022
La région avait déjà été touchée en 2020
L'OCP "assume la responsabilité de cet événement, causé par un cas de force majeure", a simplement déclaré son président exécutif, Jorge Vugdelija. "Notre personnel surveille 210 kilomètres de la rivière Coca et de ses affluents, et coordonne la mise en place de mesures de confinement et d’assainissement lorsque des traces d’hydrocarbures sont identifiées", ont ajouté les autorités. Des comités d’urgence ont été activés dans les provinces de Napo et d’Orellana afin de "garantir une eau saine pour la consommation de la population".
En mai 2020, un glissement de terrain avait déjà endommagé d'autres oléoducs dans cette région. L’équivalent de quelque 15 000 barils s’était déversé dans trois rivières, touchant les populations aux alentours. Celles-ci sont encore affectées et se trouvent de nouveau impactés aujourd’hui. L’Equateur dispose d’importantes ressources en pétrole – c’est son principal produit d’exportation – surtout en zone amazonienne, avec un fort impact environnemental.
Concepcion Alvarez @conce1