Publié le 26 octobre 2017
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
[VIDEO] À Issy-les-Moulineaux, l'incinérateur de déchets ménagers chauffe plus de 100 000 logements
Situé au cœur de la ville, l'incinérateur d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) brûle chaque année plus de 460 000 tonnes de déchets ménagers. Pour valoriser la chaleur produite par la combustion, Syctom, le syndicat propriétaire du site, a mis en place un système de récupération d'énergie. Il permet de chauffer plus de 100 000 logements.

Marina Fabre
Il se fond tellement dans le paysage, qu’il est difficile à trouver. Seule la fumée qui s’échappe de la cheminée trahit sa présence. L’incinérateur de déchets d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), près de Paris, traite les ordures ménagères de 1,45 million d’habitants. Situé au cœur de la ville, le groupe Dalkia qui assure son exploitation pour le compte du Syctom, le plus important syndicat de traitement et de valorisation des déchets en Europe, a soigné l’esthétique du site. Le bâtiment alterne grande verrière, bois et fontaine.
60 tonnes de déchets incinérés par heure
"L’idée est de traiter les déchets au plus près des lieux où ils sont produits", explique Christophe Maria, responsable sensibilisation de Syctom. "Il a fallu travailler l’esthétique du site pour que les habitants se l’approprient. De la rue, sa taille correspond à un immeuble de 20 mètres, mais en réalité, il descend à plus de 30 mètres de profondeur".
Les camions bennes viennent déposer chaque jour dans la fosse la récolte des poubelles des habitants. Étonnamment, cet amas de détritus ne dégage pas d'odeur nauséabonde. "Pour faire fonctionner nos deux fours, on a bien sûr besoin des déchets mais on prélève également l’air qui est dans la fosse. Cela améliore la combustion et permet de capter les odeurs", explique Christophe Maria. Au total, les deux fours brûlent 30 tonnes de déchets par heure.
100 000 habitations chauffées par l'incinérateur
Cette méthode de traitement des déchets par incinération génère de la chaleur. Syctom a donc eu l’idée de la valoriser pour qu’elle alimente en chauffage urbain l’équivalent de 100 000 logements. "Les fumées du four vont chauffer des tuyaux remplis d’eau. Cette dernière va se transformer en vapeur sous pression et alimenter le réseau de chauffage", détaille Christophe Maria.
D’où la vapeur qui se dégage, quelques dizaines de mètres plus haut, sur le toit du centre d’incinération. Pour le reste, des filtres permettent de capter les polluants générés par la combustion des déchets. "Tout est fait pour maîtriser les impacts environnementaux. On est bien en deçà des normes en vigueur", se félicite Christophe Maria.
Reste que, tous les ans, près de 460 000 tonnes de déchets censés être non recyclables sont incinérées. Or, il suffit de jeter un coup d’œil rapide à la fosse pour détecter des cartons, papiers et autres canettes, pourtant recyclables. "Il faut continuer de sensibiliser les citoyens mais le chemin est encore long", résume le responsable.
Marina Fabre @fabre_marina