Publié le 20 septembre 2023
ENVIRONNEMENT
[Infographie] Sommet sur l’ambition climatique : découvrez les pays qui contribuent le plus au changement climatique
Nouveau rendez-vous dans l'agenda climatique de cette rentrée. Antonio Guterres reçoit ce mercredi 20 septembre les pays les plus mobilisés pour son Sommet de l'ambition climatique. Ils seront une trentaine environ, avec des absences particulièrement remarquées comme celle de la Chine et des États-Unis. Novethic fait le point sur les principaux contributeurs au changement climatique en une infographie.

UN Photo/Cia Pak
La Chine et les États-Unis brilleront par leur absence. Mais on peut aussi citer l’Inde, la Russie, le Royaume-Uni ou encore l’Australie… Aucun des plus gros émetteurs de CO2 au monde – à l'exception notable de l’Union européenne – ne prendra la parole ce mercredi 20 septembre à la tribune des Nations-Unies, où le Sommet sur l’ambition climatique se tiendra en milieu d’après-midi.
Deux hypothèses se dessinent pour expliquer leur absence. Soit ils n’ont pas été conviés par Antonio Guterres, le patron de l’ONU, qui n’a souhaité rassembler que "les premiers de la classe". Soit ils n’ont pas jugé utiles de faire le déplacement à l’instar de Xi Jinping, le président chinois, de Rishi Sunak, le premier ministre britannique ou d’Emmanuel Macron, représenté par sa ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna. "Nous ne pouvons pas nous permettre la même rengaine que d’habitude et désigner des boucs émissaires ou attendre que d’autres agissent en premier", a lancé Antonio Guterres.
La Chine souvent pointée du doigt
C’est pourtant bien ce qui semble être à l’œuvre. Le sommet du G20, censé donner une impulsion à la COP28, s’est soldé par un échec, avec deux blocs qui se font face sur la sortie des énergies fossiles. D’un côté, les pays en développement ou émergents, dépendants largement du charbon pour leur développement (Chine, Indonésie, Afrique du Sud…), temporisent et réclament des financements supplémentaires des pays les plus riches. De l’autre, les pays développés insistent sur une sortie rapide du charbon alors qu’ils continuent de développer des projets pétroliers et gaziers (États-Unis, Norvège, Australie, Royaume-Uni…) et qu’ils tardent à tenir leurs promesses.
Dans ce contexte plus que jamais fragilisé, Novethic a voulu y voir plus clair sur la contribution de chacun au changement climatique. La Chine est souvent pointée du doigt. C’est aujourd’hui le pays le plus émetteur de CO2. Elle consomme encore beaucoup de charbon avec la construction d'une centrale au charbon par semaine au cours du premier semestre 2023. Elle prévoit par ailleurs de développer des projets pétroliers et gaziers d'ici 2050. Mais il faut apporter quelques nuances.
Les États-Unis sont le "démolisseur en chef de la planète"
En effet, si l’on prend en compte les émissions par habitant, la Chine arrive loin derrière les États-Unis, mais aussi la Russie, la Corée du Sud, l’Iran et le Japon. De même, si on prend en compte l’empreinte carbone par habitant (c’est-à-dire les émissions importées), alors ce sont encore les États-Unis qui arrivent largement en tête, suivis par l’Union européenne et la Chine. Enfin, si l’on prend en compte les émissions historiques, ce sont là encore les États-Unis qui prennent largement la tête du peloton. Le pays a en effet contribué à un cinquième des émissions depuis 1850, contre 15% pour l’UE et 13% pour la Chine.
Autre élément accablant : selon une étude récente publiée par Oil change international, les États-Unis concentrent un tiers des émissions de CO2 liées aux projets pétroliers et gaziers qui verront le jour d’ici 2050 alors que le pays est déjà le premier producteur de pétrole et de gaz au monde. "Les États-Unis sont le "démolisseur en chef de la planète", dénoncent les auteurs du rapport.
"Une poignée de nations parmi les plus riches du monde mettent notre avenir en danger en ignorant volontairement les appels à une élimination rapide des combustibles fossiles, a réagi Romain Ioualalen, responsable de la politique mondiale et co-auteur du rapport chez Oil Change International. Malgré des données scientifiques très claires qui nous indiquent ce qui nous attend au-delà de 1,5°C, ces soi-disant leaders du climat préparent le chaos climatique."