Publié le 11 novembre 2023
ENVIRONNEMENT
One Planet Polar Summit : les 3 infos à retenir du sommet international dédié aux pôles et glaciers
Ils sont les sentinelles du climat. En clôture du One Planet Polar Summit à Paris, premier sommet international consacré aux mondes polaires et glaciaires, vendredi 10 novembre, plusieurs engagements ont été pris pour la protection de la cryosphère et des paysages blancs.

YOAN VALAT/ POOL /AFP
Durant trois jours, Paris a accueilli le One Planet Polar Summit, premier sommet mondial consacré à la santé et à l’avenir des banquises, glaciers et du permafrost. Chefs d’États, scientifiques et ONGs s’étaient donné rendez-vous pour dresser un état des lieux et pousser à une réelle prise de conscience de la communauté internationale sur la situation critique dans laquelle se trouve aujourd’hui la cryosphère.
The Paris Call for #Glaciers and #Poles is adopted at the #OnePlanetPolarSummit!
Thank you to all mobilized countries & organizations, who made of this Summit an important path towards better protection of the cryosphere & adaptation policies to face melting ice pic.twitter.com/4Do3cLEyqa— One Planet Summit (@oneplanetsummit) November 10, 2023
Lors de la présentation du rapport final au président de la République Emmanuel Macron, la coprésidente de ce sommet et biologiste marine, Antje Boetius, a rappelé que "la cryosphère et les paysages blancs sont les sentinelles qui montrent l’ampleur de la crise climatique dû à la bêtise humaine". Voici les grandes annonces à retenir de cet "Appel de Paris" pour les pôles et les glaciers.
1/ Le lancement d’une décennie de recherche polaire et glaciaire
Lors de ce premier sommet a été acté le lancement d’une décennie de recherche polaire et glaciaire de 2025 à 2034, dont l’objectif est de décupler les moyens donnés à la recherche et de renforcer la coopération scientifique internationale. Cette initiative est également appuyée par l’Organisation météorologique mondiale et l’Unesco.
Et certains projets ont d'ores et déjà déjà été validés, parmi lesquels le projet "Ice Memory" qui vise à sauvegarder pour les générations futures les informations sur le climat contenues dans les glaciers appelés à disparaître avec le réchauffement via la conservation de carottes glaciaires. À cela s’ajoute le grand programme de recherches sur l’Antarctique, où la France sera aux côtés de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Australie et de l’Inde.
Emmanuel Macron a également annoncé la construction d'un navire français dans le cadre d'un effort de recherche polaire dans lequel la France investira un milliard d'euros "d'ici 2030". Basé entre Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, et Hobart, en Australie, ce bâtiment capable de naviguer dans les glaces se partagera entre le Pacifique Ouest et l'Antarctique. Il portera le nom de l'ex-Premier ministre Michel Rocard, qui fut le premier ambassadeur de France pour les pôles, a précisé le Président français.
2/ La formation d’une coalition "Ocean rise and resilience"
Pilotée par le maire de Nice Christian Estrosi, cette coalition doit rassembler les villes, les états insulaires et les grandes régions côtières pour faire face à l’élévation du niveau de la mer. Cette mission vise à renforcer le partage des connaissances, la coopération entre les collectivités et la mobilisation des financements.
Les villes, régions côtières et petits États insulaires représentent plus d’1 milliard d’habitants. Ils sont en 1ère ligne des bouleversements climatiques. La coalition «Ocean Rise and Resilience» leur permettra d'échanger, d'avancer progrès après progrès. pic.twitter.com/ODAGnd8M4k
— Christian Estrosi (@cestrosi) November 9, 2023
Le chef de l’État a d’ailleurs annoncé la tenue d’une conférence Océans des Nations unies à Nice le 7 juin 2025 qui doit aboutir à la signature d’un accord international sur l’océan.
3/ La protection des espaces naturels à l’échelle des pôles et des glaciers
La troisième grande mesure à retenir de cet "appel de Paris" porte sur la protection des espaces naturels les plus en dangers à l’échelle des pôles et des glaciers. Le chef de l’État a annoncé la création "d’une aire marine protégée de grande ampleur à l’échelle des hautes mers" en Arctique et en Antarctique. Enfin, Emmanuel Macron a réitéré l’appel lancé lors de la COP27 pour mettre fin à toutes perspectives d’exploitation des grands fonds marins, à commencer par les zones polaires.
Un vœu malheureusement pieux. En marge du sommet, auquel il a participé, le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store a indiqué ouvrir les fonds marins de l’Arctique norvégien à l’exploitation minière. Ce projet doit désormais être confirmé par le Parlement en janvier 2024 mais il suscite déjà la colère des associations écologistes, au premier rang desquelles Greenpeace.